Le club de l’Olympique Lyonnais (OL) s’apprête à déposer une plainte contre l’influenceur lyonnais Bassem Braïki pour incitation à la haine, suite à une vidéo controversée postée sur les réseaux sociaux. Lors d’une table ronde organisée par la Ville de Lyon sur le racisme dans les stades, Laurent Prud’homme, représentant de l’OL, a confirmé cette décision.
Une plainte motivée par des propos incendiaires
L’affaire a pris de l’ampleur après le match entre l’OL et le FC Nantes au Groupama Stadium, où des affrontements ont eu lieu entre groupes de supporters. Bassem Braïki, influenceur originaire de Vénissieux et connu pour ses déclarations provocantes, a diffusé une vidéo où il annonce la création d’un groupe de supporters de banlieue, avec des propos jugés incitatifs à la violence :
Celui qui n’est pas content, on lui ni* sa mère
Ce message, largement diffusé sur les réseaux sociaux, a immédiatement attiré l’attention de l’OL, qui a estimé qu’il contribuait à envenimer les tensions entre les supporters. Le club a réagi en annonçant son intention de porter plainte contre l’influenceur pour incitation à la haine.
Des tensions croissantes entre groupes de supporters
L’OL est actuellement confronté à plusieurs crises internes concernant ses groupes de supporters. Les incidents violents survenus lors du match contre Nantes sont venus s’ajouter à une série d’événements, notamment les affrontements entre les supporters lyonnais du Virage Nord et les Six Neuf Pirates, un autre groupe de supporters. Ces violences ont conduit le club à prononcer 19 interdictions commerciales de stade, et à déposer 16 plaintes.
L’annonce d’une nouvelle plainte contre Bassem Braïki montre la volonté du club de poursuivre ses actions contre ceux qui, selon lui, attisent les tensions autour des matchs.
Une vidéo qui alerte les autorités
Dans un communiqué, l’OL a précisé que des personnes extérieures aux groupes de supporters traditionnels avaient pu provoquer des incidents avant et pendant le match, notamment via des provocations sur les réseaux sociaux. C’est dans ce contexte que la vidéo de Bassem Braïki, postée le jour des violences entre supporters, a été identifiée comme un facteur aggravant.
Le club a également annoncé qu’il était en train d’analyser toutes les images de vidéosurveillance du stade afin d’identifier l’ensemble des fauteurs de troubles. Ces éléments seront ensuite transmis aux autorités pour permettre de sanctionner les responsables.
En réponse à ces accusations, l’avocat de Bassem Braïki, David Metaxas, a réagi en défendant son client. Selon lui, Bassem Braïki ne fait qu’exprimer des opinions et dénoncer l’exclusion de certains groupes de jeunes supporters des stades.
Il a tout à fait raison de dénoncer que dans les Bad Gones, il y a des membres radicaux. Je ne vois pas pourquoi des jeunes de cités ne pourraient pas faire partie du kop de l’OL.
Malgré une condamnation par le passé pour des propos discriminatoires, Bassem Braïki reste “serein”, selon son avocat, qui critique l’OL pour ne pas avoir pris de mesures similaires à l’encontre d’autres groupes de supporters accusés de comportements extrêmes.
Cette nouvelle plainte s’inscrit dans une série de mesures prises par l’OL pour lutter contre la violence et le racisme dans les stades. En août 2024, le club avait déjà réagi fermement à un incident raciste survenu lors du match contre Strasbourg, prononçant plusieurs interdictions de stade. Ces actions montrent la détermination du club à rétablir l’ordre et à sévir contre tout comportement incitant à la haine, qu’il provienne de supporters ou de figures publiques influentes comme Bassem Braïki.
À ce jour, si 16 plaintes ont été déposées contre des supporters identifiés après les violences entre Lyonnais et Nantais, aucune ne cible directement Bassem Braïki. Cependant, le travail d’identification se poursuit, et l’influenceur pourrait bientôt se retrouver sous le coup d’une plainte formelle de l’OL. Le club espère ainsi dissocier les vrais supporters des éléments perturbateurs qui nuisent à l’image et à la sécurité des matchs.
En parallèle, les autorités continuent d’enquêter sur les événements récents autour des matchs de l’OL, en particulier sur les provocations en ligne qui ont contribué à aggraver les tensions.