Une altercation qui dégénère
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’enseignante aurait adressé une remarque à l’élève sur son comportement en classe. Cette dernière, visiblement excédée, s’est jetée sur la professeure, lui tirant les cheveux et lui assénant plusieurs coups de pied et de poing au ventre et au visage. En plus des coups physiques, l’élève aurait proféré des insultes d’une rare violence, incluant des menaces explicites.
Alertés par les cris, une autre enseignante, un surveillant, et quelques élèves sont intervenus pour mettre fin à l’agression. Malgré l’intervention rapide, l’enseignante a dû être prise en charge pour des douleurs au ventre et un choc émotionnel important.
Après l’agression, la lycéenne a été convoquée dans le bureau de la proviseure. Cependant, elle a réussi à s’enfuir de l’établissement avant que des mesures puissent être mises en œuvre. L’académie de Créteil a rapidement réagi en annonçant que la protection juridique de l’enseignante avait été activée. La professeure, en état de choc, a été placée en arrêt de travail pour une durée indéterminée.
Du côté de l’élève, l’académie a confirmé que des mesures conservatoires ont été prises. Elle est suspendue et convoquée devant un conseil de discipline pour décider des suites scolaires et disciplinaires.
L’affaire a été confiée au commissariat de Créteil, sous l’égide du parquet des mineurs de Paris, car la suspecte réside dans la capitale. Une enquête pour violences volontaires est en cours, mais il reste à déterminer si la lycéenne a été entendue par les enquêteurs.
Le rectorat de Créteil a également confirmé être en contact étroit avec la victime, tout en condamnant fermement ces actes de violence.
Un climat scolaire tendu
Cet incident n’est pas un cas isolé dans cet établissement. Selon les témoignages recueillis, des tensions ont été observées récemment au lycée François-Mansart. Un élève aurait utilisé du gaz lacrymogène dans une salle de classe la veille de l’agression, provoquant un autre incident, bien que considéré comme « moins grave ».
Les élèves décrivent leur lycée comme habituellement calme, mais admettent que cette année, le climat semble s’être détérioré. Une élève témoigne : « Ce n’est pas habituel ici, mais on sent qu’il y a plus de tensions. »
L’agression survenue au lycée François-Mansart illustre une tendance inquiétante de violences en milieu scolaire. Bien que la majorité des établissements restent globalement sûrs, les cas de conflits entre élèves et enseignants, voire entre élèves eux-mêmes, soulèvent des questions sur la gestion des comportements à risque.
Les syndicats enseignants dénoncent depuis longtemps un manque de moyens pour prévenir ce type d’incidents. L’accompagnement des enseignants, la mise en place de médiateurs scolaires et le renforcement des mesures de sécurité dans certains établissements sont des pistes régulièrement évoquées pour améliorer la situation.