Un scandale secoue le monde de la mode de luxe. Une ancienne salariée de Louboutin est sous les feux de la justice, soupçonnée d’avoir orchestré un réseau de revente illégale de produits de la marque de luxe, avec un préjudice estimé à plus de 1,48 million d’euros. Cette trentenaire, aujourd’hui employée chez Dior, aurait subtilisé des articles de maroquinerie et des chaussures entre janvier et novembre 2024. Voici les détails de cette affaire qui fait grand bruit dans l’univers de la haute couture.
Que s’est-il passé ?
L’affaire débute lorsqu’en 2023, des articles de la nouvelle collection Louboutin apparaissent en ligne, avant même leur lancement officiel. Des photos de chaussures et de sacs à main exclusifs sont publiées sur des plateformes de revente aux États-Unis, éveillant les soupçons de l’équipe juridique de Louboutin. Un détective privé est alors engagé pour retrouver la trace de ces produits, et son enquête le mène jusqu’à un homme basé aux États-Unis, qui, en échange de la clémence des autorités américaines, fournit le nom de son contact en France : une ancienne employée de la marque.
Un préjudice financier colossal
Au cœur de l’affaire se trouve cette ancienne coordinatrice de showroom, poste stratégique qui lui offrait un accès privilégié aux dernières créations de Louboutin. Entre janvier et novembre 2024, elle aurait détourné 700 paires de chaussures et 700 modèles de maroquinerie, qu’elle aurait revendus à des revendeurs outre-Atlantique. Le préjudice total est évalué à 1,48 million d’euros, une somme impressionnante qui reflète l’ampleur de cette revente illicite.
Lors d’une perquisition effectuée en novembre 2024 au domicile de la suspecte, les enquêteurs découvrent un véritable stock de luxe : plus de 192 pièces de maroquinerie et de chaussures de Louboutin et Dior, dont la valeur totale est estimée à 145 000 euros. En plus des articles de mode, quatre téléphones portables et deux véhicules, dont une Mercedes, sont également saisis. Certains sacs et paires de chaussures, dissimulés dans la voiture, relient directement la suspecte à son ancien poste chez Louboutin.
L’enquête financière menée par les autorités révèle des transactions bancaires suspectes, avec plus de 400 000 euros circulant sur plusieurs comptes liés à la jeune femme. Ces mouvements dépassaient largement les revenus prévisibles de son poste. Ce flux d’argent inhabituel a renforcé les soupçons des enquêteurs quant à un réseau organisé de revente.
Une stratégie similaire chez Dior ?
Après avoir quitté Louboutin en 2023, la suspecte a intégré Dior en tant que coordinatrice logistique, un poste où elle gère également des articles de luxe. Les enquêteurs soupçonnent qu’elle aurait utilisé la même méthode pour détourner des produits Dior, bien qu’aucune preuve définitive n’ait encore été apportée à cet effet. L’interdiction de travailler dans le secteur du luxe, imposée dans son contrôle judiciaire, pourrait être une tentative de prévenir d’autres détournements.
Placée en garde à vue, la suspecte nie fermement les accusations, expliquant que les produits retrouvés chez elle proviendraient de ventes privées organisées par Louboutin et Dior. Elle va plus loin en affirmant que le showroom de Louboutin à Paris manquait de sécurité, rendant les vols courants parmi les employés. Cette déclaration tente de diluer sa responsabilité en impliquant d’autres salariés, mais les autorités restent prudentes face à cette version des faits.
Avec une mise en examen pour vol en bande organisée, la suspecte risque une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison et une amende de 150 000 euros. Les prochaines étapes de l’enquête détermineront si des complices ou des réseaux de revente sont impliqués.