Prison ferme pour l’étudiant du site de faux arrêts de travail

C’est la fin de partie pour la « start-up » de l’arnaque médicale. Ce mardi 16 décembre 2025, le tribunal de Mont-de-Marsan a rendu son verdict concernant le créateur du site stop-travail.com. À seulement 23 ans, ce jeune Landais a été condamné à quatre ans de prison, dont un an ferme, pour avoir industrialisé la vente de faux certificats médicaux.
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Un an de prison ferme pour le « génie » de l’arnaque

Le couperet est tombé. Le jeune homme, étudiant en informatique, ne s’en tirera pas avec un simple rappel à la loi. Jugé pour escroquerie, exercice illégal de la médecine et blanchiment aggravé, il écope d’une peine lourde : quatre années d’emprisonnement, dont trois assorties d’un sursis probatoire. Concrètement, il devra purger un an de prison ferme.

Cette décision de justice vient sanctionner une activité illégale menée tambour battant entre avril 2024 et avril 2025. En l’espace d’un an seulement, le prévenu a réussi à écouler une quantité astronomique de documents falsifiés, transformant une simple combine en véritable entreprise criminelle.

Le « Uber » de l’arrêt maladie : comment ça marchait ?

Le succès du site reposait sur une interface redoutablement simple, calquée sur les standards du e-commerce que nous utilisons tous les jours. Pour obtenir un arrêt de travail sans jamais voir un médecin, la procédure ne prenait que quelques clics :

  • Le client se connectait sur le site (hébergé à Chypre pour brouiller les pistes).
  • Il choisissait sa pathologie dans un menu déroulant reprenant la nomenclature officielle de la Sécu.
  • Il sélectionnait la durée de son « repos ».
  • Le site générait un faux document PDF imitant la signature d’un vrai médecin exerçant près du domicile de l’utilisateur.

Le tarif défiait toute concurrence : 9 euros l’unité. Pour les plus gourmands souhaitant un arrêt supérieur à 7 jours, une option à 4,99 euros était proposée. Une mécanique bien huilée qui a permis d’usurper l’identité de nombreux praticiens et de générer de faux QR codes pour crédibiliser les documents.

Des chiffres qui donnent le vertige

Si la justice a frappé fort, c’est parce que l’ampleur de la fraude est inédite. Les enquêteurs de l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI) ont mis au jour des statistiques impressionnantes :

  • 42 000 inscrits sur la plateforme en un an.
  • 25 000 faux arrêts effectivement délivrés.
  • 250 000 à 280 000 euros de bénéfice net pour l’étudiant.

L’argent coulait à flots. Lors de l’enquête, les forces de l’ordre ont saisi 175 000 euros sur ses comptes bancaires ainsi qu’une voiture d’une valeur de 23 000 euros. Mais le véritable perdant dans l’histoire, c’est la collectivité. Si le faussaire a empoché un quart de million, le préjudice pour l’Assurance Maladie — qui a indemnisé ces faux malades — est estimé à plusieurs millions d’euros.

Un profil déjà connu des radars

Le prévenu n’en était pas à son coup d’essai. Déjà connu des services de police pour des faits d’escroquerie et des délits routiers, il a cette fois franchi un cap. Ce « business » illégal souligne la facilité déconcertante avec laquelle les fraudes peuvent aujourd’hui s’automatiser grâce aux outils numériques.

Au-delà de la condamnation du créateur, cette affaire rappelle que l’utilisation de faux documents est un délit risqué, tant pour le vendeur que pour l’acheteur. Les 25 000 « clients » ayant utilisé ces arrêts s’exposent eux aussi à des poursuites et au remboursement des sommes indûment perçues.

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