Un phénomène en explosion depuis 5 ans
Falsifier un diplôme n’a jamais été aussi simple. En quelques minutes, et pour quelques dizaines d’euros seulement, il est aujourd’hui possible d’obtenir un faux diplôme téléchargeable en ligne, avec un logo officiel, un tampon, une signature et même un QR code inventé. Résultat : la fraude académique progresse rapidement.
En 2020, on comptait déjà 6 % de faux diplômes détectés. En 2025, ce chiffre atteint 10 %, et la tendance continue à grimper. Emmanuel Chomarat, cofondateur de Verifdiploma, alerte :
« Avec l’IA, fabriquer un faux diplôme n’a jamais été aussi simple. Les recruteurs sont désormais confrontés à des documents presque impossibles à repérer à l’œil nu. »
Pourquoi les faux diplômes augmentent ?
Plusieurs facteurs expliquent cette dérive :
- Pression du marché de l’emploi : certains candidats gonflent leur CV pour accéder à des postes mieux payés.
- Facilité technique : grâce à des sites spécialisés, il est simple de reproduire des documents officiels.
- Montée de l’IA : les outils de retouche et de génération visuelle rendent les fraudes difficiles à détecter.
- Manque de contrôles en France : contrairement à d’autres pays, la vérification systématique n’est pas obligatoire.
La France en retard sur la vérification
Dans de nombreux pays, comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore la Chine, les diplômes sont systématiquement vérifiés lors d’une embauche. Ce n’est pas le cas en France, où la vérification reste une exception.
Résultat : les entreprises se font piéger par des candidats qui n’ont parfois jamais validé leur diplôme ou, pire, qui n’ont jamais suivi la formation qu’ils revendiquent.
Vrai diplôme, faux CV : les techniques sont multiples
Les fraudes les plus courantes repérées par les spécialistes :
- Ajouter un diplôme non obtenu sur un CV.
- Fournir un faux relevé de notes.
- Inventer une école ou en transformer une autre.
- Utiliser de faux certificats téléchargés en ligne.
- Usurper l’identité d’un vrai diplômé.
Les entreprises répliquent
Face à l’explosion des faux diplômes, les employeurs n’ont plus le choix : ils doivent se protéger. De plus en plus d’entreprises françaises font appel à des prestataires spécialisés pour vérifier les diplômes.
En 2025, Verifdiploma a enregistré 300 000 demandes de vérification, contre 100 000 en 2020. Certaines entreprises vont encore plus loin :
- Contrôles via réseaux d’anciens élèves.
- Tests techniques obligatoires pour valider le niveau réel.
- Multiplication des entretiens pour vérifier la cohérence du discours.
Quels risques pour les fraudeurs ?
Produire ou utiliser un faux diplôme n’est pas un simple « mensonge sur CV ». C’est un délit pénal.
Type de fraude | Sanction possible |
---|---|
Usage de faux diplôme | Jusqu’à 1 an de prison + 15 000 € d’amende |
Faux en écriture publique | Jusqu’à 5 à 10 ans de prison |
Escroquerie à l’embauche | Licenciement + poursuites civiles et pénales |
Vers un futur de plus en plus « vérifié »
Le monde académique et celui du recrutement se dirigent vers un système basé sur la preuve numérique. Blockchain, passeport de compétences, authentification automatique : la vérification va devenir la norme. Emmanuel Chomarat l’affirme :
« Demain, on ne pourra plus se contenter d’un PDF. Chaque diplôme devra être vérifiable, immédiatement et officiellement. »
Ce qu’il faut retenir
- 1 diplôme sur 10 vérifié en France est un faux.
- L’IA et internet facilitent la fraude.
- Les entreprises renforcent leurs contrôles.
- Frauder peut mener à la prison.
- L’avenir sera celui des diplômes vérifiables et certifiés.
La lutte contre les faux diplômes ne fait que commencer. Dans un monde où l’IA peut inventer un passé académique crédible en quelques clics, la transparence devient indispensable. Plus que jamais, la compétence réelle et l’honnêteté professionnelle seront la meilleure réponse à ce défi.