Les études de santé s’apprêtent à vivre un nouveau tournant. Le lundi 20 octobre 2025, Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur, et Stéphanie Rist, ministre de la Santé, ont lancé une concertation nationale visant à simplifier l’accès aux filières médicales. Objectif affiché : mettre fin à la complexité du système actuel PASS/LAS et créer une voie d’accès unique aux études de santé d’ici 2027.
Pourquoi cette réforme maintenant ?
Depuis 2020, les étudiants souhaitant devenir médecin, pharmacien, sage-femme ou dentiste passent par deux voies :
Voie actuelle | Description | Problèmes constatés |
---|---|---|
PASS | Parcours d’accès spécifique santé | Pression forte, peu de flexibilité |
LAS | Licence accès santé | Organisation inégale selon les universités |
Sur le papier, cette réforme devait diversifier les profils admis et réduire l’échec en première année. En réalité, le système est jugé trop complexe et illisible par les étudiants comme par les universités. La Cour des comptes, les doyens de médecine et plusieurs syndicats étudiants réclamaient tous une simplification.
Quel changement annoncé ?
Le gouvernement veut instaurer une voie unique d’accès aux études de santé, inspirée d’une licence universitaire classique mais intégrant une forte composante santé dès la première année.
Ce que l’on sait déjà
- Une licence avec majorité de cours en santé
- Un modèle unique et national
- Des passerelles de réorientation ouvertes
- Maintien de la diversité des profils
- Entrée en vigueur prévue : rentrée 2027 au plus tard
Une réforme soutenue par le Sénat
Le même jour, le Sénat a adopté une proposition de loi allant dans la même direction. Portée par la sénatrice Corinne Imbert (LR), elle veut harmoniser les conditions d’accès aux études de santé.
Mesures clés proposées par le Sénat
- Création d’une première année commune en santé dans chaque département
- Accès direct possible en pharmacie via Parcoursup (à titre expérimental)
- Renforcement des stages et meilleure répartition des internes sur le territoire
Des réactions positives mais prudentes
Les réactions du milieu universitaire et estudiantin sont plutôt favorables, même si certains appellent à ne pas aller trop vite.
« Une concertation indispensable et attendue, on est satisfaits car les objectifs seront bien de rendre lisible et diminuer la complexité. » – Isabelle Laffont, présidente de la Conférence des doyens de médecine
« L’annonce des ministres nous conforte dans l’idée d’atteindre un modèle plus égalitaire. » – Noémie Chantrel-Richard, présidente de l’Anepf
Les syndicats étudiants de médecine, odontologie, pharmacie et maïeutique ont déjà commencé à travailler sur des propositions communes. Mais la Fage et le SNESUP mettent en garde : la réforme ne doit pas être précipitée.
Un calendrier serré
Initialement prévue pour 2026, la réforme pourrait manquer de temps avant Parcoursup 2025. Elle est donc officiellement reportée à 2027. Les concertations devraient durer plusieurs mois avant un passage au Parlement courant 2026.
Calendrier possible
- Fin 2025 : début des propositions concrètes
- Début 2026 : rédaction du projet de loi
- Fin 2026 : vote définitif
- Rentrée 2027 : mise en place
Ce que ça change pour toi
Si tu es en terminale ou étudiant et que tu vises les études de santé, cette réforme pourrait avoir un vrai impact sur ton parcours. Elle vise à :
- rendre l’accès plus lisible ;
- réduire les inégalités entre universités ;
- faciliter les réorientations ;
- limiter la sélection brutale dès la première année.
Pour l’instant, le PASS et la LAS restent en place pour 2025 et 2026. Les candidats à Parcoursup 2026 n’ont donc rien à changer dans leur stratégie.