Face à cette fracture interne, François Bayrou a convoqué une réunion d’urgence à Matignon, tentant de calmer les esprits et d’unifier la position du gouvernement.
Gérald Darmanin met la pression
Fervent défenseur d’une interdiction stricte du voile dans le sport, le ministre de la Justice Gérald Darmanin ne mâche pas ses mots. Il a déclaré au Parisien :
- « Il faut interdire le voile dans les compétitions sportives, c’est une évidence. »
- « Si le gouvernement recule sur cette question, je ne pourrai pas rester. Je ne participe pas à ça. »
Ses propos laissent planer la menace d’une démission, accentuant la crise politique au sein de l’exécutif.
Marie Barsacq et Élisabeth Borne en désaccord
De leur côté, Marie Barsacq et Élisabeth Borne estiment que cette question devrait être laissée aux fédérations sportives, et non tranchée par une loi. Selon elles, les règlements internes suffisent à encadrer la tenue des sportifs. Une position qui irrite Gérald Darmanin, convaincu qu’il faut une loi claire pour éviter toute ambiguïté.
Lors de son audition devant l’Assemblée nationale, Marie Barsacq a déclaré :
- « Le sport doit rester un outil d’émancipation, et nous devons éviter les amalgames entre port du voile et radicalisation. »
Ses propos ont été jugés trop laxistes par plusieurs membres du gouvernement, notamment Bruno Retailleau, qui réclame une position plus ferme.
Un gouvernement sous tension
La crise ne cesse de s’amplifier et François Bayrou se retrouve dans une position délicate. Le Premier ministre tente de maintenir une cohésion fragile, alors que les positions de ses ministres s’opposent frontalement.
La réunion de crise à Matignon a réuni Gérald Darmanin, Bruno Retailleau, Marie Barsacq, Élisabeth Borne et Aurore Bergé. L’objectif était de clarifier la ligne officielle du gouvernement sur la question du voile dans le sport.
Lors de cette rencontre, Gérald Darmanin a réitéré sa volonté de ne pas reculer :
- « Si nous ne prenons pas position clairement, nous laissons le champ libre à l’extrême droite sur la question de la laïcité. »
Face à cette pression, Marie Barsacq a finalement indiqué qu’elle s’alignerait sur la décision collective du gouvernement, sans toutefois renier ses positions initiales.
Quelle issue pour ce débat ?
Le dossier du voile dans le sport reste explosif. La proposition de loi interdisant tout signe religieux ostentatoire dans les compétitions a déjà été adoptée au Sénat, mais elle doit encore être examinée par l’Assemblée nationale.
En attendant, la majorité peine à parler d’une seule voix. Entre tensions politiques, enjeux électoraux et questions de société, cette affaire pourrait bien avoir des conséquences lourdes pour l’avenir du gouvernement.
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