Tous les jeunes de moins de 26 ans, sans distinction de sexe, peuvent bénéficier de cette gratuité en se rendant dans une pharmacie. Les modalités diffèrent légèrement selon l’âge :
- Pour les majeurs (plus de 18 ans) : la présentation de la carte Vitale est requise pour obtenir une boîte de préservatifs (12 ou 24 unités) des marques éligibles : Eden et Sortez Couverts.
- Pour les mineurs : le dispositif est anonyme. Ils peuvent récupérer leurs préservatifs sans carte Vitale, et aucune information ne sera transmise à leurs parents.
Chaque jeune peut retirer une boîte par jour, ce qui garantit un accès continu à la protection. Cependant, la gratuité se limite pour l’instant à certaines marques spécifiques.
Un contexte préoccupant
La mesure intervient dans un contexte de forte hausse des IST, notamment les infections à chlamydia et la gonorrhée, particulièrement chez les jeunes. Selon les données, ces infections ont augmenté de manière significative ces dernières années, nécessitant des actions préventives renforcées.
Avant cette initiative, les préservatifs étaient déjà remboursés à 60 % par la Sécurité sociale sur ordonnance. Cependant, cette disposition était méconnue : seuls 21 % des mineurs et 29 % des jeunes adultes savaient qu’ils pouvaient bénéficier de ce remboursement. La gratuité sans ordonnance vise donc à lever cet obstacle et à simplifier l’accès à la protection.
La gratuité des préservatifs s’ajoute à d’autres initiatives déjà mises en place pour améliorer la santé sexuelle des jeunes. Parmi elles :
- Contraception gratuite pour les jeunes femmes jusqu’à 25 ans inclus.
- Dépistage gratuit et sans ordonnance du VIH et d’autres IST dans tous les laboratoires de biologie médicale pour les moins de 26 ans.
- Contraception d’urgence gratuite pour toutes les femmes, sans prescription.
Ces mesures visent à offrir une prise en charge globale et adaptée aux besoins des jeunes, dans un objectif de prévention et de réduction des risques.
Les premiers résultats de la gratuité
Entre janvier et juillet 2023, 15,7 millions de préservatifs gratuits ont été distribués en pharmacie, soit une augmentation de 2,4 fois par rapport à la même période en 2022. Cette hausse témoigne de l’efficacité de la mesure pour inciter les jeunes à utiliser des moyens de protection.
Cette augmentation des distributions représente une dépense de 2,9 millions d’euros pour l’Assurance maladie sur les sept premiers mois de 2023, soit trois fois plus que l’année précédente.
Malgré ces chiffres encourageants, les pharmaciens soulignent que de nombreux jeunes ignorent encore l’existence de cette gratuité. Une communication renforcée est nécessaire pour toucher un plus grand nombre de bénéficiaires.
Les limites et critiques de la mesure
Actuellement, seules deux marques sont concernées par la gratuité, avec l’ajout récent d’une troisième marque et d’un préservatif féminin. Cependant, ces options restent limitées et ne répondent pas toujours aux préférences des jeunes, qui peuvent privilégier des modèles plus élaborés (aromatisés, nervurés, etc.).
Certains craignent des abus, comme des mineurs retirant plusieurs boîtes pour des usages détournés (bombes à eau, par exemple). Cependant, le gouvernement mise sur la responsabilité des jeunes et le rôle des pharmaciens pour encadrer ce dispositif.
La gratuité des préservatifs pour les moins de 26 ans marque une avancée majeure dans la lutte contre les IST et les grossesses non désirées. En facilitant l’accès à ces protections, le gouvernement espère également normaliser leur utilisation chez les jeunes et encourager une sexualité plus responsable.
Pour maximiser l’impact de cette mesure, une sensibilisation accrue est essentielle :
- Informer les jeunes via les établissements scolaires, les réseaux sociaux ou les centres de santé.
- Développer des campagnes de prévention pour rappeler l’importance du préservatif, même en cas d’utilisation d’autres méthodes contraceptives.
- Former les professionnels de santé pour mieux accompagner les jeunes dans leurs démarches.
Ce dispositif, bien qu’encore perfectible, constitue un outil précieux pour promouvoir la santé sexuelle et réduire les risques liés à la sexualité chez les moins de 26 ans.
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