1 étudiante sur 2 ne se sent pas à sa place dans les études d’ingénierie

Aujourd’hui encore, les femmes sont largement sous-représentées dans les études d’ingénierie et, par extension, dans les carrières scientifiques et techniques. Selon une enquête récente menée par l’association Elles Bougent en partenariat avec OpinionWay, ce phénomène persiste malgré les efforts pour améliorer l’inclusion. En effet, une étudiante sur deux affirme ne pas se sentir à sa place dans ce domaine, soulignant ainsi les nombreux obstacles auxquels elles font face.
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Le poids des stéréotypes de genre dès l’école

L’enquête révèle que 82 % des femmes interrogées ont été confrontées à des stéréotypes de genre dès l’école. Parmi les phrases les plus récurrentes, on retrouve :

  • « Les filles sont faites pour les études littéraires » (64 %),
  • « Les filles sont moins compétentes en mathématiques » (44 %).

Ces préjugés, bien ancrés dans les mentalités, ont un impact direct sur la confiance en soi des jeunes filles et sur leurs choix d’orientation. Alors que 88 % des étudiantes affirment avoir un intérêt marqué pour les matières scientifiques, beaucoup d’entre elles choisissent de ne pas poursuivre cette voie, influencées par ces stéréotypes négatifs.

Des choix d’orientation influencés par des facteurs externes

Même si certaines jeunes femmes osent braver ces idées reçues, elles restent sous la pression de leur environnement. L’étude montre que 67 % des étudiantes estiment que certaines filières techniques leur sont moins accessibles que pour leurs homologues masculins. Cette perception est particulièrement prononcée dans des secteurs comme la sécurité, l’intelligence artificielle, ou encore l’industrie.

De plus, 30 % des étudiantes confient ne pas se sentir aussi compétentes que leurs camarades masculins dans les matières scientifiques, même si elles en sont passionnées. Cette auto-limitation provient souvent des commentaires négatifs entendus durant leur parcours scolaire et de l’absence de modèles féminins dans ces domaines.

Un environnement d’études peu inclusif

Une fois dans les études d’ingénierie, les femmes sont souvent confrontées à un environnement très masculin. 50 % des étudiantes disent ne pas se sentir à leur place, un phénomène amplifié par la compétitivité de ces filières et le manque de diversité. En outre, 63 % d’entre elles déclarent souffrir du « syndrome de l’imposteur », une impression de ne pas mériter leur succès, ou de ne pas être suffisamment qualifiées pour réussir dans ce secteur.

Des discriminations qui persistent dans la vie active

Les obstacles rencontrés durant les études ne s’arrêtent pas à l’université. Une fois dans le monde du travail, les inégalités persistent entre hommes et femmes dans le domaine des sciences et de l’ingénierie. Selon l’enquête, 81 % des femmes estiment que les hommes accèdent plus facilement aux postes à responsabilité, et 75 % pensent que les hommes bénéficient de meilleurs salaires à poste équivalent. De plus, les projets les plus intéressants sont souvent confiés aux hommes, laissant les femmes dans des rôles moins valorisants.

Ces inégalités amènent 81 % des étudiantes à craindre d’être confrontées au sexisme et à des discriminations dans leur future carrière. En plus des différences salariales, elles redoutent de subir des violences sexistes ou sexuelles dans le cadre de leur travail. Ce constat est alarmant et freine l’ambition de nombreuses jeunes femmes à poursuivre dans ce domaine.

Les initiatives pour un environnement plus inclusif

Malgré ce tableau sombre, il existe des initiatives qui visent à favoriser l’intégration des femmes dans les filières scientifiques. 66 % des étudiantes et 67 % des femmes actives reconnaissent que des efforts ont été faits pour améliorer la situation, même si cela reste insuffisant. Parmi les mesures mises en place, certaines écoles et entreprises ont tenté de créer un environnement de travail plus accueillant, en installant des infrastructures adaptées aux besoins des femmes (toilettes, vestiaires, etc.).

Cependant, 39 % des femmes actives et 49 % des étudiantes considèrent que ces mesures ne suffisent pas à créer une véritable inclusion. Elles demandent davantage d’initiatives pour renforcer l’égalité, notamment en instaurant des quotas pour favoriser l’accès des femmes aux écoles d’ingénieurs, ou encore en créant des programmes de mentorat pour accompagner les jeunes femmes tout au long de leur carrière.

Les recommandations de l’association Elles Bougent

Pour changer les mentalités et favoriser la mixité dans ces secteurs, l’association Elles Bougent a formulé plusieurs recommandations, parmi lesquelles :

  • Une campagne de sensibilisation aux biais sexistes menée par le Gouvernement,
  • La formation des entreprises et des managers aux biais de genre,
  • L’instauration de quotas pour l’entrée en école d’ingénieur,
  • Un renforcement de l’accès à l’orientation scientifique pour les filles dès le plus jeune âge.

Ces recommandations visent à créer un environnement plus équitable et inclusif, afin que les femmes puissent pleinement s’épanouir dans ces secteurs d’avenir.

Lire aussi : les femmes sont plus diplômées que les hommes en France

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