+2,1% d’étudiants boursier pour l’année universitaire 2023-2024

L’année universitaire 2023-2024 a marqué une hausse notable du nombre d’étudiants bénéficiant de bourses sur critères sociaux (BCS), avec une augmentation de 2,1% par rapport à l’année précédente. Selon les données du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ce sont 14 000 étudiants supplémentaires qui ont pu bénéficier de ce soutien financier, portant le nombre total de boursiers à 679 000. Cette progression est le résultat direct de la réforme des bourses mise en place pour la rentrée 2023, et représente un changement significatif dans la dynamique des aides sociales à destination des étudiants.
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Une réforme pour contrer la tendance à la baisse

Au cours des dernières années, le nombre d’étudiants boursiers avait diminué, en partie à cause de l’augmentation des contrats d’apprentissage, qui n’ouvrent pas droit à ces bourses. Cependant, la réforme des barèmes d’attribution des BCS, mise en place à la rentrée 2023, a permis d’inverser cette tendance. Sans cette réforme, près de 30 000 étudiants n’auraient pas été éligibles à la bourse pour cette année universitaire. Le barème de calcul des ressources, qui n’avait pas été réévalué depuis sept ans, a été revalorisé, élargissant ainsi le nombre de bénéficiaires.

Cette réforme a donc permis à un plus grand nombre d’étudiants d’accéder à des bourses, notamment dans des secteurs où les conditions sociales sont particulièrement difficiles, et a mis un terme à la baisse observée depuis 2020.

Des bourses en augmentation pour tous les échelons

La réforme a également augmenté le montant des bourses pour l’ensemble des échelons, une hausse de 370 euros par an étant appliquée à chaque échelon. Le dispositif des BCS comporte huit échelons, avec des montants de bourse annuels allant de 1 454 euros à 6 335 euros pour les étudiants les plus précaires (échelon 7). Cette revalorisation représente un soutien financier conséquent pour les étudiants issus de familles modestes, permettant ainsi de couvrir une partie des frais liés à la vie étudiante (logement, alimentation, matériel pédagogique, etc.).

En plus de cette revalorisation générale, 18% des boursiers ont bénéficié d’un passage à un échelon supérieur, ce qui leur a permis de percevoir une aide plus importante. Ce changement a été particulièrement bénéfique pour les étudiants les plus précaires, notamment ceux inscrits dans des formations courtes comme les Sections de technicien supérieur (STS), où la proportion de boursiers est historiquement la plus élevée.

Disparités entre les filières et les types d’établissements

Bien que le nombre total de boursiers ait augmenté, des disparités importantes subsistent selon les filières et les types d’établissements. Les formations courtes, comme les BTS et les IUT, continuent d’accueillir le plus grand nombre d’étudiants boursiers, avec une proportion de 54,8% pour les STS. À l’inverse, les écoles de commerce et certaines classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) enregistrent des taux de boursiers bien plus faibles, respectivement 11,2% et 28,3%.

Les établissements publics accueillent également une part bien plus importante de boursiers (40,3%), contre 20,3% dans les établissements privés. Cela reflète une certaine inégalité dans l’accès à l’enseignement supérieur selon le type d’établissement, les étudiants boursiers étant majoritairement inscrits dans des formations publiques, souvent plus abordables que les écoles privées.

Les formations d’ingénieurs et les inégalités persistantes

Les formations d’ingénieurs montrent également des disparités en fonction de leur rattachement à une université ou à une école privée. Les formations universitaires d’ingénieurs comptent 33,7% de boursiers, tandis que les écoles d’ingénieurs privées n’en comptabilisent que 22,3%. Cette différence souligne une inégalité d’accès à certaines filières d’excellence pour les étudiants issus de milieux modestes.

Il est à noter que les étudiants inscrits dans les formations où la proportion de boursiers est la plus élevée (comme les STS) sont également ceux qui touchent les montants de bourse les plus élevés, en raison de leur appartenance aux échelons supérieurs (échelons 5 à 7). À l’inverse, les écoles d’ingénieurs privées et les grandes écoles accueillent principalement des étudiants bénéficiant de bourses de bas échelon, reflétant un fossé socio-économique au sein de l’enseignement supérieur français.

Disparités géographiques et de genre : une réalité sociale marquée

Outre les différences entre filières, les disparités géographiques sont également marquantes. En Outre-mer, les taux de boursiers sont particulièrement élevés, avec un record de 64,1% d’étudiants boursiers à La Réunion, suivi de la Guadeloupe (58,8%) et de la Martinique (54,9%). En France métropolitaine, c’est l’académie de Corse (47,5%) qui compte la plus grande proportion d’étudiants boursiers, suivie de Montpellier (46,9%) et Amiens (46,2%). À l’opposé, les académies de Paris (27%) et Versailles (27%) accueillent les plus faibles proportions de boursiers, soulignant un clivage entre certaines régions.

Une plus forte proportion de femmes boursières

Les étudiantes sont plus nombreuses que les étudiants à bénéficier de bourses. En 2023-2024, quatre étudiantes sur dix étaient boursières, contre seulement trois étudiants sur dix. Cette différence s’explique par le fait que, dans les familles modestes, les femmes poursuivent plus fréquemment des études que les hommes, accentuant ainsi l’écart de genre dans l’accès aux aides sociales.

Une aide au mérite pour les meilleurs étudiants

En plus des bourses sur critères sociaux, une aide au mérite de 900 euros annuels est accordée aux bacheliers ayant obtenu la mention Très bien au baccalauréat, et ce, pendant trois ans. Cette aide supplémentaire vise à encourager l’excellence académique chez les étudiants issus de milieux modestes. En 2023-2024, plus de 46 000 étudiants ont bénéficié de cette aide, une incitation précieuse pour les élèves méritants.

Perspectives et enjeux futurs

La hausse du nombre d’étudiants boursiers en 2023-2024 est une bonne nouvelle pour l’inclusion sociale dans l’enseignement supérieur. Toutefois, les disparités entre les filières, les types d’établissements et les régions restent un défi majeur pour assurer une véritable égalité des chances. La réforme des bourses et la revalorisation des barèmes sont des avancées importantes, mais elles doivent être suivies d’autres mesures pour réduire les écarts et garantir un accès équitable aux études pour tous les jeunes, quel que soit leur milieu social.

Le système des bourses sur critères sociaux reste un pilier fondamental pour aider les étudiants à poursuivre leurs études dans de bonnes conditions. Face à l’augmentation du coût de la vie étudiante, il est crucial de maintenir et d’adapter ce dispositif aux évolutions sociales et économiques, afin que l’enseignement supérieur reste accessible au plus grand nombre.

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