Les métiers préférés des jeunes
Une enquête menée par Olecio, en partenariat avec BVA People Consulting, révèle que les jeunes Français de 18 à 30 ans se concentrent sur un très faible nombre de professions. Parmi les métiers les plus cités figurent professeur, médecin, infirmier ou infirmière, avocat ou comptable. Ces choix, bien qu’éloquents, ne représentent qu’une infime partie des opportunités professionnelles existantes. En effet, France Travail recense près de 11 000 intitulés de métiers.
Selon Sébastien Levy-Prudent, cofondateur d’Olecio, cette situation s’explique par une faible connaissance des métiers et une orientation souvent influencée par des biais sociaux ou culturels. Cette réalité est confirmée par Pauline, 25 ans :
Je connaissais les métiers comme vétérinaire ou architecte, mais des fonctions comme chargée de projet m’étaient totalement abstraites.
Les professions les plus prisées, notamment dans l’enseignement et la santé, traversent une crise de recrutement. Les jeunes semblent d’abord attirés par ces métiers, mais les délaissent ensuite en raison des conditions de travail ou des niveaux de rémunération peu attractifs. Cette tendance met en évidence un décalage entre les aspirations initiales et la réalité du terrain.
Des préférences encore fortement genrées
L’étude met en évidence des disparités significatives entre les choix des jeunes hommes et des jeunes femmes. Les femmes s’orientent majoritairement vers des secteurs comme l’éducation, le social ou la santé, tandis que les hommes privilégient des métiers comme médecin, architecte, développeur informatique ou policier. Cette différence reflète des stéréotypes bien ancrés, selon Sébastien Levy-Prudent :
On observe clairement deux univers distincts.
Les critères de choix varient également en fonction du genre. Les jeunes femmes accordent une grande importance au sens des missions, au sentiment d’être utile à la société et à l’adéquation entre leurs compétences et leur futur métier. En revanche, les jeunes hommes se concentrent davantage sur la rémunération, l’ambiance de travail et les responsabilités.
Ces différences soulèvent des questions sur l’égalité d’accès aux opportunités professionnelles et sur l’influence des normes sociales dans l’orientation scolaire et professionnelle.
L’orientation scolaire : un système perfectible
L’orientation reste une source d’anxiété pour de nombreux lycéens et leurs familles. Dans un pays où le diplôme détermine souvent le parcours professionnel, les choix effectués au lycée ont des conséquences majeures. Malgré des heures d’enseignement prévues pour découvrir les métiers, leur mise en place varie fortement selon les établissements, renforçant les inégalités.
En plus des stéréotypes de genre, des biais sociaux et géographiques influencent l’orientation. Les jeunes issus de milieux défavorisés ou résidant dans des zones rurales disposent souvent de moins d’informations sur les métiers et les formations. Ces inégalités renforcent les difficultés à accéder à certains secteurs professionnels.
Pour améliorer la situation, Sébastien Levy-Prudent préconise d’intégrer l’orientation tout au long du parcours scolaire, en en faisant un apprentissage à part entière. Cette approche permettrait de réduire les biais et d’élargir les perspectives des jeunes, tout en les préparant à un monde professionnel en constante évolution.
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