Le doctorat, le plus haut diplôme universitaire, reste peu connu et parfois sous-estimé dans certains secteurs. En 2024, des rapports comme celui de Sylvie Pommier et Xavier Lazarus ont permis de mieux comprendre les défis et opportunités liés à ce diplôme.
Le doctorat en France
14 000 docteurs sont diplômés chaque année en France, représentant seulement 3 % des diplômés de l’enseignement supérieur. Cette proportion est faible, notamment en raison d’une perception négative du diplôme dans l’imaginaire collectif.
Parmi les 25-34 ans, seulement 1 % détiennent un doctorat. En comparaison, la Suisse atteint 3 %, les États-Unis 2 % et l’Allemagne 1,6 %. Ces chiffres montrent un écart important avec d’autres pays.
Manque d’informations sur les débouchés
Seulement 38 % des doctorants déclarent avoir accès à des informations sur leurs débouchés. Parmi eux, 21 % jugent ces informations utiles et régulièrement mises à jour. Ce manque de visibilité limite l’attrait du doctorat pour les étudiants.
Pour y remédier, plusieurs propositions ont été faites :
- créer une plateforme nationale dédiée à l’emploi des docteurs ;
- mettre en place un réseau d’ambassadeurs pour promouvoir le doctorat ;
- clarifier les débouchés professionnels en dehors du secteur académique ;
- organiser des événements annuels pour sensibiliser le public et les employeurs.
Insertion professionnelle
56 % des doctorants se disent confiants quant à leur avenir professionnel, tandis que 44 % expriment des inquiétudes, dont 15 % très inquiétés. Ceux qui ont accès à des informations adaptées sur leurs débouchés se déclarent confiants à 80 %, contre seulement 40 % pour ceux qui n’en ont pas.
Trois ans après leur diplôme, 61 % des docteurs travaillent dans le secteur public, dont 44 % dans le secteur académique. Dans le secteur privé, 39 % des docteurs sont employés, notamment dans la recherche et développement.
Les doctorants CIFRE
Les doctorants CIFRE, qui travaillent en entreprise tout en préparant leur thèse, bénéficient d’une meilleure insertion professionnelle. Plus de 70 % poursuivent leur carrière dans le secteur privé.
Le dispositif CIFRE est en expansion, avec un objectif d’augmenter de 50 % le nombre de thèses CIFRE d’ici 2027, pour atteindre 2 150 doctorants par an.
Reconnaissance des docteurs dans les entreprises
En moyenne, les docteurs représentent 11 % des chercheurs en entreprise, tandis que les ingénieurs en représentent 56 %. Cependant, certains secteurs comme l’industrie pharmaceutique (38,9 %) et l’industrie chimique (31 %) comptent une proportion plus élevée de docteurs.
Pour améliorer la reconnaissance des docteurs, il est recommandé de préciser dans les offres d’emploi que les postes d’ingénieurs leur sont également ouverts. Une évolution des intitulés de postes pourrait également réduire les ambiguïtés.
Financement et conditions de travail
79,2 % des doctorants en première année bénéficient d’un financement pour leur thèse. Ce chiffre varie selon les disciplines : 97,1 % en sciences exactes, 85,3 % en sciences du vivant et 50,9 % en sciences humaines et sociales.
14 % des doctorants financent leur thèse en exerçant une activité professionnelle principale. Cette proportion est particulièrement élevée en sciences humaines et sociales, où la durée moyenne des thèses atteint souvent 5 à 6 ans.
Taux de réussite
Le taux de réussite en doctorat est estimé à 87 %. Malgré les défis financiers et la longueur des études, ces chiffres témoignent de l’engagement des doctorants et de leur passion pour la recherche.
Ce bilan met en lumière les forces du doctorat tout en identifiant des pistes pour valoriser davantage ce diplôme dans le monde professionnel.
