La ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, a récemment dévoilé une série de réformes visant à renforcer le niveau scolaire des collégiens et lycéens en France. Ces mesures concernent autant le brevet des collèges que le baccalauréat et s’inscrivent dans la continuité de l’initiative « choc des savoirs ».
Brevet des collèges obligatoire pour entrer au lycée
À partir de la session 2027, l’obtention du brevet des collèges deviendra obligatoire pour accéder à la classe de seconde. Jusqu’ici considéré comme une étape importante mais non éliminatoire, le brevet devient un passage obligé pour poursuivre des études générales ou technologiques. Les élèves qui n’obtiendront pas leur brevet auront deux options : ils pourront soit rejoindre un CAP, soit intégrer une classe de préparation à la seconde (prépa seconde), une année spécifique pour consolider leurs acquis avant d’intégrer le lycée.
Cette réforme est destinée à élever le niveau général des élèves et à s’assurer que ceux qui accèdent au lycée possèdent un socle de compétences solides.
Les élèves qui obtiendront une note supérieure à 18/20 se verront attribuer une nouvelle distinction : la mention “très bien avec félicitations du jury”. Cette valorisation vise à récompenser l’excellence et à motiver les élèves à exceller dans leurs examens.
Modifications du contrôle continu au brevet
À partir de 2026, le brevet accordera une place plus importante à l’examen final. Le contrôle continu, qui représente actuellement 50 % de la note, sera réduit à 40 %, laissant 60 % de la note au contrôle terminal. Ce changement est destiné à renforcer l’importance des épreuves finales tout en valorisant les acquis des élèves tout au long de l’année scolaire.
Les notes d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique (EMC) seront désormais séparées pour le brevet, afin de donner plus de poids à l’EMC. Cette mesure a pour objectif de souligner l’importance des valeurs citoyennes et de l’éducation morale dans le parcours des collégiens.
Des épreuves de mathématiques au baccalauréat en première
Pour les élèves qui passeront le bac en 2027, une épreuve de mathématiques sera introduite en première, à partir de juin 2026. Actuellement, une heure et demie de mathématiques est déjà intégrée au tronc commun pour les élèves de première générale et technologique. Avec cette épreuve anticipée, l’objectif est de mesurer le niveau en mathématiques plus tôt dans le cursus et de renforcer les compétences dans cette matière clé. Les modalités exactes, comme le coefficient de cette épreuve, seront précisées prochainement.
Groupes de besoin au collège pour un apprentissage adapté
Les groupes de besoin, déjà en place pour les élèves de 6e et 5e, seront partiellement étendus aux classes de 4e et 3e. Ces groupes permettent de réduire les effectifs et d’adapter l’enseignement aux différents niveaux des élèves, que ce soit en mathématiques ou en français. En 4e et 3e, cette mesure se traduira par une heure hebdomadaire en petits groupes, avec des rotations entre les matières.
En parallèle, le dispositif « devoirs faits » sera renforcé pour permettre aux collégiens d’effectuer leurs devoirs au sein de l’établissement, sous la supervision d’enseignants. De plus, les stages de réussite, offerts pendant les vacances scolaires pour les élèves en difficulté, bénéficieront de moyens doublés pour atteindre davantage d’élèves. Le but est d’offrir un accompagnement personnalisé tout au long du parcours scolaire.
Renfort de personnel éducatif
Afin de renforcer l’encadrement des élèves, le ministère prévoit de recruter 150 conseillers principaux d’éducation (CPE) et 600 assistants d’éducation (AED). Ces nouveaux postes seront prioritairement affectés aux collèges situés dans des zones sensibles dès janvier prochain. Ces recrutements visent à améliorer la gestion de la vie scolaire et à offrir un encadrement renforcé dans les établissements confrontés à des défis spécifiques.
Révision des programmes dès la rentrée 2025
La réforme touche également le primaire. Les programmes de français et de mathématiques du CP à la 6e seront revus pour la rentrée 2025. Cette refonte vise à renforcer les savoirs fondamentaux, en introduisant par exemple les notions de fractions et de nombres décimaux dès le CE1 au lieu du CM1. Les élèves bénéficieront ainsi d’une meilleure progression dans les apprentissages.
Pour les classes de 5e à 3e, la révision des programmes en français, mathématiques et langues vivantes est prévue pour la rentrée 2026, avec un accent mis sur les compétences de base et des repères clairs pour suivre l’évolution des élèves.
Ces réformes visent à renforcer l’égalité des chances et à préparer les élèves aux enjeux académiques et citoyens. La ministre de l’Éducation nationale souligne l’importance de porter chaque élève vers la réussite, dans un cadre qui favorise un accompagnement sur mesure et un encadrement renforcé pour ceux en difficulté.