Parcoursup, la plateforme d’admission post-bac en France, suscite chaque année son lot de critiques et de réflexions. Si elle a permis d’améliorer le processus d’orientation pour les lycéens, certaines pistes d’amélioration restent à explorer pour la rendre plus fluide et accessible. Le Comité éthique et scientifique de Parcoursup (CESP) a récemment publié un rapport avec 22 recommandations visant à perfectionner la plateforme. Ces propositions concernent plusieurs domaines clés, notamment la transparence des critères de sélection, l’encadrement des formations privées et l’harmonisation des évaluations scolaires.
Une plus grande transparence sur les critères de sélection
L’un des principaux axes d’amélioration proposés par le CESP concerne la transparence des critères de sélection utilisés pour classer les candidats. Actuellement, certains lycéens et leurs familles estiment que les règles de classement manquent de clarté. L’opacité dans le fonctionnement des algorithmes de tri des candidatures crée une forme de méfiance. Afin de pallier ce problème, le comité recommande une communication plus détaillée des critères utilisés par les établissements, notamment pour mieux informer les candidats sur les compétences requises, les spécialités conseillées, ainsi que les modalités d’admission.
Les candidats devraient ainsi être pleinement conscients de leurs chances d’être acceptés dans une formation avant de postuler, ce qui limiterait les déceptions liées aux refus. Fournir des informations plus précises sur les parcours d’études et les opportunités d’emploi associées permettrait également d’aider les jeunes à faire des choix éclairés.
L’encadrement des formations privées
Le rapport met en lumière une autre piste d’amélioration importante : l’encadrement des formations privées. De plus en plus d’étudiants se tournent vers des établissements privés, notamment dans les filières en apprentissage, qui représentent une part importante de l’offre sur Parcoursup. Toutefois, toutes les formations privées ne se valent pas, et certaines posent des problèmes en termes de qualité et de transparence.
Le CESP recommande d’instaurer un label de qualité, délivré par le ministère de l’Enseignement supérieur, pour aider à distinguer les formations sérieuses et garantir aux étudiants que le cursus suivi correspond à leurs attentes. Ce label permettrait également de réguler les pratiques parfois douteuses observées dans certaines formations payantes. Des contrôles plus rigoureux et la mise en place de sanctions pour les établissements qui ne respectent pas les normes éducatives seraient également nécessaires pour assurer une meilleure qualité de l’enseignement supérieur privé.
Harmonisation des notes du contrôle continu
Autre recommandation majeure du CESP : l’harmonisation des notes du contrôle continu. Avec la réforme du baccalauréat et l’importance croissante accordée au contrôle continu dans les dossiers Parcoursup, le manque d’uniformité dans les notations entre les lycées crée des disparités. Selon le comité, cette situation peut être source d’inégalité entre les élèves de différents établissements. Certains lycéens, issus de collèges où les notes sont traditionnellement plus basses, peuvent se retrouver désavantagés par rapport à d’autres dont les établissements ont une politique de notation plus clémente.
Pour remédier à cette situation, le rapport suggère de mettre en place des banques d’épreuves standardisées à l’échelle nationale. Ces évaluations communes permettraient de mieux harmoniser les résultats et d’offrir une évaluation plus juste des performances des élèves, quels que soient leur lycée ou leur région. De plus, une formation spécifique des enseignants à l’utilisation de ces outils pourrait contribuer à rendre les dossiers de candidatures plus homogènes et comparables.
Améliorer l’accompagnement des lycéens dans leur orientation
Le rapport du CESP pointe également la nécessité de renforcer l’accompagnement des lycéens tout au long de leur parcours d’orientation. Aujourd’hui, beaucoup d’élèves et de familles se sentent perdus face à la multitude de choix proposés sur Parcoursup, avec plus de 23 000 formations répertoriées. Le comité propose d’améliorer les dispositifs d’accompagnement, notamment à travers un cadre national d’orientation plus structuré.
Cette recommandation inclut l’instauration de moyens plus importants pour les professeurs principaux, souvent en première ligne dans l’accompagnement des élèves. Cela passerait par des formations spécifiques pour les enseignants, afin qu’ils puissent mieux guider les lycéens vers les formations qui correspondent à leurs ambitions et compétences. De plus, une aide personnalisée dès la classe de seconde permettrait aux élèves d’anticiper leur orientation post-bac et d’aborder Parcoursup avec plus de sérénité.
Garantir des informations plus claires sur les formations
Enfin, le CESP appelle à une amélioration de l’information sur les formations disponibles sur Parcoursup. Actuellement, les fiches de présentation des établissements et des cursus manquent parfois de détails, ce qui rend difficile pour les lycéens et leurs parents de comprendre les différences entre plusieurs formations similaires. Le rapport suggère de fournir des informations plus complètes et précises sur chaque formation, telles que l’année de création du cursus, le nombre d’étudiants, les perspectives d’emploi et les taux de réussite. Ces données seraient particulièrement utiles pour les formations privées, souvent perçues comme plus opaques.