Vivre au bord de mer ferait gagner des années de vie

Bonne nouvelle pour les amoureux de l’océan : selon une étude publiée en 2025 dans Environmental Research, habiter près du littoral est associé à une espérance de vie plus élevée. Les chercheurs de l’Ohio State University ont passé au crible plus de 66 000 zones de recensement aux États-Unis (2010-2015) et observent une relation positive entre proximité de la mer et longévité, une association inverse avec les eaux intérieures (lacs, rivières). Pourquoi cet écart ? Climat plus doux, air plus propre, loisirs accessibles… On fait le point, chiffres à l’appui.
vivre près de la mer

Ce que montre l’étude, en clair

Les auteurs ont comparé la longévité moyenne de populations vivant :

  • à proximité des côtes (jusqu’à 50 km),
  • près d’eaux intérieures (rivières, lacs, canaux, ruisseaux).

« La proximité des eaux côtières est positivement associée à l’espérance de vie, tandis que la proximité des eaux intérieures y est négativement associée. »

Les modèles intègrent des facteurs socio-économiques (revenus, pauvreté), démographiques (âge, densité) et environnementaux (températures, PM2.5, précipitations). Résultat : l’avantage du littoral persiste, surtout dans les zones urbaines. En rural, vivre près d’un grand lac peut, selon les cas, redevenir favorable.

Pourquoi le littoral marque des points

Climat et qualité de l’air

Le bord de mer cumule des atouts : moins de jours de chaleur extrême, températures maximales plus basses, et pollution particulaire réduite (PM2.5 et fumées). Or chaleur et air pollué augmentent la mortalité cardiovasculaire et respiratoire. Un climat tempéré agit comme un “bouclier” physiologique.

Cadre de vie et mobilité

Terrain plus plat, accès aux plages et aux grands plans d’eau, infrastructures rapprochées : tous ces éléments favorisent l’activité physique, la sociabilité, et l’accès aux soins. Les revenus y sont souvent plus élevés ; or le niveau de vie reste un déterminant majeur de la longévité.

Comparatif express : littoral vs eaux intérieures

Une synthèse des facteurs qui pèsent sur l’espérance de vie selon l’emplacement.

Facteur cléPrès du littoralPrès d’eaux intérieuresImpact attendu sur la longévité
Jours très chauds (≥ 35 °C)Moins fréquentsPlus fréquentsLa chaleur extrême réduit la longévité → avantage littoral
Qualité de l’air (PM2.5, fumées)Meilleure en moyennePlus d’épisodes de fuméesMoins de particules = moins de mortalité cardio-respiratoire
Accès aux loisirs “bleus”Plages, sports nautiquesVariable selon la taille/qualité de l’eauActivité physique et bien-être → effet positif
Accessibilité / reliefPlutôt platPlus hétérogèneAccès aux soins et mobilités facilités en zone côtière
Revenus moyensPlus élevésPlus contrastésRevenus ↑ → accès soins, logement, alimentation
Risque d’inondationPrésent (submersion, tempêtes)Présent (crues, ruissellement)Dépend des protections locales et de l’aménagement

Urbain, rural : l’emplacement change la donne

En ville

La proximité de grandes eaux intérieures s’associe à une espérance de vie plus faible, probablement à cause d’un cocktail défavorable : pollution urbaine, îlot de chaleur, densité élevée autour des berges, risques d’inondation. À l’inverse, l’océan amortit les extrêmes de température et dilue mieux les polluants.

À la campagne

Les grands lacs et rivières peuvent redevenir protecteurs lorsque la qualité de l’air est meilleure et la pression urbaine moindre : moins de trafic, plus de nature, pratiques récréatives. La variable clé reste l’environnement local (qualité de l’eau, relief, accès aux soins).

À retenir si vous rêvez d’un déménagement “mer”

1) La mer n’est pas une baguette magique

On parle d’association, pas de causalité stricte. La santé dépend aussi de vos habitudes (activité physique, alimentation, sommeil), de vos revenus et du système de soins disponible.

2) Le climat pèse lourd

Moins d’extrêmes = moins de stress thermique. En période de canicule, les brises marines et l’humidité modérée jouent en faveur du littoral. C’est un gain discret mais constant.

3) L’air compte (beaucoup)

Réduire l’exposition chronique aux PM2.5 et aux fumées améliore le profil cardio-respiratoire. Les zones côtières bénéficient en moyenne d’un air plus propre, mais tout dépend de l’urbanisation et de l’industrie locale.

Des “blue spaces” bons pour la tête et le corps

La littérature sur les espaces bleus (mers, lacs, rivières) pointe des effets sur la santé mentale (stress, anxiété), l’activité physique et la cohésion sociale. Même sans se baigner, le simple accès visuel à l’eau peut réduire la charge mentale. Combiné à un meilleur air et à des températures plus stables, le cocktail explique l’avantage statistique observé côté littoral.

Et si on ne vit pas près de la mer ?

  • Multiplier les micro-expositions aux espaces bleus : canaux, berges aménagées, plans d’eau propres.
  • Privilégier des mobilités douces et des espaces verts/bleus proches du domicile.
  • Surveiller la qualité de l’air locale (applications, capteurs) pour adapter ses activités.
  • Agir sur les basiques : sommeil, alimentation, activité physique régulière.

Ce qu’il faut garder en tête

Habiter près de l’océan s’accompagne, en moyenne, de conditions plus favorables à une vie longue : climat tempéré, air plus propre, loisirs accessibles, revenus plus élevés. À l’inverse, les eaux intérieures en milieu urbain s’associent davantage à la chaleur, à la pollution et à des risques d’inondation. La géographie ne fait pas tout, mais elle oriente l’environnement dans lequel on vit, respire, se déplace… et vieillit.

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