Le métier au quotidien
Tester, adapter, accompagner
La première rencontre se passe dans une cabine insonorisée. Tu fais passer des tests auditifs (audiométrie tonale et vocale, mesures d’inconfort, impédancemétrie selon les cas) pour établir un audiogramme. Ce bilan te permet d’identifier la gêne, le type et le degré de perte auditive.
En concertation avec le patient et selon la prescription ORL, tu présentes des solutions : contours, intra, mini-contours, prothèses rechargeables, connectées, options anti-acouphènes… Tu expliques le coût, la prise en charge, et tu prends l’empreinte du conduit auditif pour un embout sur mesure.
La suite, c’est l’essai, les réglages successifs et le suivi dans le temps : nettoyage, changement de filtres/piles, mises à jour logicielles, réévaluation régulière de l’audition. Tu deviens le référent du patient et de son entourage.
Un rôle pédagogique et prévention
Tu apprends à poser et entretenir l’appareil. Tu donnes des astuces pour gérer les bruits du quotidien. Tu peux intervenir en entreprise pour la prévention du bruit et en milieu scolaire pour sensibiliser les jeunes.
« Un bon réglage, c’est 50 % de technique et 50 % d’écoute du patient. »
Compétences et qualités
Le socle technique
- Sciences : acoustique, électronique embarquée, anatomie de l’oreille.
- Audiométrie : réaliser, analyser et expliquer un bilan.
- Numérique : logiciels de réglage, connectivité Bluetooth, applis patients.
- Fabrication : prise d’empreinte, lecture de courbes, contrôle qualité.
Le savoir-être qui fait la différence
- Patience et pédagogie pour apprivoiser une prothèse.
- Minutie et rigueur pour des ajustements précis.
- Empathie pour accompagner des publics variés (enfants, seniors, travailleurs exposés au bruit).
- Éthique commerciale et confidentialité des données de santé.
Où exercer ?
Salarié, libéral, réseau de santé
Tu peux travailler en centre spécialisé d’audition, en cabinet indépendant (seul ou en groupe), dans un réseau mutualiste, plus rarement en milieu hospitalier ou chez un fabricant (R&D, assistance technique). En libéral, tu gères aussi la relation client, le stock, le planning et le suivi administratif.
En équipe pluridisciplinaire
Le métier se pratique en lien étroit avec les médecins ORL, les orthophonistes, parfois la médecine du travail et les ergothérapeutes. Tu échanges des bilans et construis des parcours de soin cohérents.
Études et accès à la formation
Le diplôme d’État (DE) d’audioprothésiste, bac +3
Pour exercer, il faut le DE d’audioprothésiste (niveau licence). La sélection se fait via Parcoursup et/ou sur dossier avec tests et/ou entretien selon les établissements. Un bac général à dominantes scientifiques ou un bac techno ST2S est recommandé.
Au programme
- Sciences fondamentales : maths appliquées, physique acoustique, électronique.
- Sciences médicales : anatomie, physiologie, pathologies de l’audition.
- Pratique pro : audiométrie, prise d’empreinte, réglages d’aides auditives.
- Stages longs (hôpital, cabinet) et mémoire en fin de cursus.
Après le diplôme
- DU/DIU (enfant, implantable, réhabilitation de l’audition…).
- Masters orientés audiologie/biologie-santé selon les universités.
- Formations courtes en nouvelles technologies et prise en charge des acouphènes.
Salaires, statuts et perspectives
Dès le premier poste, la rémunération est attractive et évolutive avec les responsabilités, la localisation et la part variable liée au suivi d’un portefeuille patients.
| Profil | Fourchette | Commentaires |
|---|---|---|
| Débutant salarié | 1 802 € à 2 000 € | Base variable selon l’enseigne et la région, primes possibles. |
| Salarié confirmé | 2 500 € à 3 900 € | Évolution avec la spécialisation, la gestion d’équipe ou de centre. |
| Libéral | ≈ 2 300 € à 3 000 € et + | Revenus liés à l’activité, aux charges et à la patientèle. |
| Senior/gestion de centre | jusqu’à ≈ 5 000 € | Selon responsabilités et performance du centre. |
Le marché est porteur : vieillissement de la population, dépistages précoces, appareils plus discrets et connectés. Beaucoup d’offres en CDI, et des besoins dans de nombreuses régions.
Journée type : à quoi t’attendre ?
- Matin — Bilans auditifs, interprétation d’audiogrammes, présentation des solutions.
- Milieu de journée — Prises d’empreinte, commandes d’embouts, échanges avec l’ORL.
- Après-midi — Pose et réglages fins, pédagogie d’usage, paramétrages via logiciels.
- Fin de journée — Suivi, maintenance, nettoyage d’appareils, mise à jour des dossiers.
Outils et technologies
Du labo à l’app mobile
- Cabine et audiomètre, simulateur d’ambiances sonores.
- Impression d’embouts sur mesure, solutions hypoallergéniques.
- Appareils numériques multi-canaux, rechargeables, Bluetooth, contrôle via smartphone.
- Algorithmes de réduction du bruit, directionnalité, programmes personnalisés.
Spécialisations possibles
- Pédiatrie : appareillage des enfants, suivi scolaire.
- Acouphènes et hyperacousie : thérapies sonores, counseling dédié.
- Implants : parcours implantables (en appui de l’équipe ORL).
- Santé au travail : prévention, protections sur mesure, cartographie du bruit.
Avantages et points de vigilance
Ce qui donne envie
- Impact concret et immédiat sur la qualité de vie.
- Technologies en évolution, profils scientifiques comblés.
- Insertion rapide, nombreuses offres et carrières évolutives.
Ce qu’il faut accepter
- Relationnel intense, nécessité d’écoute et de diplomatie.
- Précision millimétrée, parfois plusieurs itérations de réglages.
- En libéral : gestion d’un centre, investissements, organisation stricte.
Comment candidater et se préparer
Avant d’entrer en école
- Soigne les sciences (physique, maths), travaille l’oral et la motivation.
- Fais une immersion en centre d’audition pour confirmer ton projet.
- Renseigne-toi sur le contenu des stages et l’accompagnement proposé.
Pendant les études
- Multiplie les stages (cabinet, hôpital) pour voir des publics variés.
- Tiens un carnet de cas (symptômes, réglages, solutions, retours patients).
- Forme-toi aux nouveautés : connectivité, recharge rapide, applis d’accompagnement.
À qui s’adresse ce métier ?
Si tu aimes aider, si tu as le sens du contact et une appétence pour la tech, si la précision ne te fait pas peur, l’audioprothèse est un bon match. On y soigne, on conseille, on rassure, on ajuste. Et on voit les effets, très vite.








