Le trio inséparable : Tension, Intensité, Résistance
Avant de foncer tête baissée dans les calculs, il faut visualiser les forces en présence. Imaginez l’électricité comme de l’eau circulant dans un tuyau. Pour comprendre la loi d’Ohm, vous devez maîtriser trois acteurs clés :
- La Tension (U) : C’est la pression qui pousse l’eau. En termes scientifiques, c’est la différence de potentiel entre deux points d’un circuit. Elle s’exprime en Volts (V) et se mesure avec un voltmètre branché en dérivation.
- L’Intensité (I) : C’est le débit de l’eau, la quantité d’électrons qui circulent chaque seconde. Elle se mesure en Ampères (A) grâce à un ampèremètre placé en série.
- La Résistance (R) : C’est ce qui freine l’eau, comme un pincement dans le tuyau. C’est la capacité d’un matériau à s’opposer au passage du courant. Son unité est l’Ohm (Ω).
La formule magique : U = R x I

C’est ici que la magie opère. Georg Ohm a découvert que ces trois éléments sont liés par une proportionnalité stricte. Si vous augmentez la tension, l’intensité augmente, sauf si la résistance s’en mêle. Voici la formule à graver dans votre mémoire :
U = R x I
Tension (V) = Résistance (Ω) x Intensité (A)
Cette relation linéaire signifie que si vous tracez un graphique avec la tension en fonction de l’intensité pour un conducteur ohmique, vous obtiendrez toujours une droite passant par l’origine. C’est la signature visuelle de la loi d’Ohm.
Une équation, trois possibilités
La beauté de cette loi réside dans sa flexibilité. Comme un couteau suisse mathématique, elle vous permet de trouver n’importe quelle valeur manquante si vous avez les deux autres. C’est le principe du produit en croix :
- Vous cherchez la tension ? U = R x I
- Vous cherchez l’intensité ? I = U / R
- Vous cherchez la résistance ? R = U / I
Prenons un exemple concret : vous avez une lampe traversée par un courant de 0,25 A (Intensité) et branchée sur une pile de 6 V (Tension). Quelle est sa résistance ? Facile : 6 divisé par 0,25 nous donne 24 Ohms.
La résistance électrique : le gardien du circuit
Au-delà de la formule, le composant physique qu’on appelle « résistance » (ou résistor) joue un rôle crucial. Sans lui, les circuits grilleraient instantanément. Son but est de limiter le courant pour protéger les composants sensibles, mais aussi de diviser la tension ou de filtrer des signaux.
Parfois, cette résistance a un effet secondaire bien utile : l’effet Joule. En freinant les électrons, la résistance dégage de l’énergie sous forme de chaleur. C’est exactement le principe de fonctionnement de votre radiateur électrique ou du filament d’une ampoule à incandescence.
Décrypter le code couleur
Vous avez sûrement déjà vu ces petits cylindres beiges marqués d’anneaux colorés. Les fabricants n’écrivent pas la valeur directement dessus (c’est trop petit), ils utilisent un code universel. Voici comment lire une résistance standard à 4 anneaux :
| Position de l’anneau | Signification |
|---|---|
| 1er anneau | Premier chiffre significatif |
| 2ème anneau | Deuxième chiffre significatif |
| 3ème anneau | Multiplicateur (nombre de zéros à ajouter) |
| 4ème anneau | Tolérance (précision, souvent or ou argent) |
Si vous croisez une résistance avec les anneaux Jaune (4), Violet (7) et Marron (1 zéro), vous obtenez 470 Ohms. Le dernier anneau vous dira simplement si cette valeur est précise à 5% ou 10% près.
Pourquoi c’est important aujourd’hui ?
On pourrait croire que l’électronique moderne a dépassé ces concepts du XIXe siècle, mais c’est tout l’inverse. Du processeur de votre smartphone aux lignes à haute tension, tout obéit à la loi d’Ohm. Savoir la manipuler permet de choisir les bons composants pour un projet Arduino, de diagnostiquer une panne sur une voiture ou simplement de comprendre pourquoi une installation électrique chauffe anormalement.












