Des cycles qui rythment l’économie
La croissance économique n’est jamais un long fleuve tranquille. Elle alterne entre des phases d’expansion et de ralentissement, parfois même de crise. On parle alors de fluctuations économiques.
Les différentes phases d’un cycle
Un cycle économique se compose en général de quatre grandes étapes :
- L’expansion : la production augmente, l’investissement progresse, l’emploi suit.
- La crise : un point de rupture brutal, souvent inattendu.
- La récession : la croissance ralentit fortement, voire devient négative.
- La reprise : l’économie se redresse, lentement ou rapidement.
Des cycles plus ou moins longs
Certains économistes ont identifié différents types de cycles :
- Kitchin : cycles courts de 3 à 4 ans liés à la gestion des stocks.
- Juglar : cycles de 8 à 10 ans, souvent liés aux investissements.
- Kondratiev : cycles longs de 20 à 30 ans, influencés par les grandes vagues d’innovations.
Les chocs d’offre : quand la production est perturbée
Des chocs négatifs aux effets durables
Un choc d’offre négatif survient lorsqu’un élément extérieur perturbe la capacité de production des entreprises. Exemple typique : les chocs pétroliers de 1973 et 1979 qui ont fait exploser les coûts énergétiques.
Les entreprises, confrontées à des coûts plus élevés, réduisent leur production ou augmentent leurs prix. Résultat : ralentissement économique, inflation, chômage.
Les effets positifs d’une innovation
Mais un choc d’offre peut aussi être bénéfique. Quand une innovation permet d’améliorer la productivité, les coûts baissent, les prix peuvent diminuer, et la consommation repart. C’est exactement ce qui s’est passé avec l’arrivée d’Internet ou des smartphones.
Les chocs de demande : quand les consommateurs ralentissent
Comprendre la demande globale
La demande globale regroupe la consommation, l’investissement, les dépenses publiques et les exportations. Un choc de demande peut donc être déclenché par de nombreux facteurs.
Quand la demande décolle
Un choc de demande positif intervient, par exemple, lorsqu’on augmente le salaire minimum ou qu’on baisse les impôts. Les ménages consomment plus, les entreprises investissent, et la croissance repart.
Quand la demande s’écroule
A l’inverse, une hausse des prix ou une chute des revenus peut faire chuter la consommation. L’investissement ralentit, la production diminue. C’est ce qu’on appelle un choc de demande négatif.
Le rôle central du crédit
Un moteur puissant en période d’expansion
Quand tout va bien, les banques prêtent facilement. Ménages et entreprises s’endettent pour consommer ou investir. Ce phénomène accélère la croissance, souvent de façon très rapide.
Un frein brutal en période de crise
Mais si la confiance disparaît, les banques deviennent frileuses. Le crédit se raréfie. C’est ce qu’on a vu lors de la crise des subprimes en 2008. Le crédit immobilier s’est effondré, l’investissement aussi, entraînant un effet domino sur toute l’économie.
Des crises historiques révélatrices
1929 : une spirale déflationniste
Après une période d’euphorie boursière, la chute brutale de Wall Street a plongé les États-Unis, puis le monde entier, dans une dépression massive. Chômage, faillites, baisse des prix : l’économie s’est effondrée.
1973 : l’explosion du prix du pétrole
Le quadruplement du prix du baril a provoqué une crise de l’offre sans précédent. Inflation élevée, croissance ralentie : un contexte qu’on appelle la stagflation.
2008 : crise financière mondiale
Partie d’un excès de crédits à risque, la crise des subprimes s’est transformée en crise bancaire puis économique. Les banques ont fermé le robinet du crédit, et l’économie mondiale a plongé.
Pourquoi la croissance reste instable
Les facteurs externes
Catastrophes naturelles, guerres, tensions géopolitiques ou crises sanitaires peuvent perturber l’économie mondiale. La pandémie de COVID-19 en est un exemple récent marquant.
Les limites du système productif
La croissance dépend aussi de la capacité des entreprises à produire et innover. Quand les marges sont faibles ou que les innovations ralentissent, la dynamique s’essouffle.
La psychologie des acteurs
Les anticipations jouent un rôle énorme. Si les ménages ou les entreprises craignent l’avenir, ils ralentissent leur consommation ou leur investissement. L’économie peut alors basculer, parfois pour de simples raisons de perception.
Vers une meilleure gestion des cycles ?
Les économistes et les États tentent de mieux anticiper et gérer ces cycles. Des politiques budgétaires et monétaires sont mises en place pour stimuler ou freiner l’activité, selon la situation. Mais l’économie reste complexe, et ses équilibres toujours fragiles.