Les fluctuations économiques

Les fluctuations économiques traduisent les hauts et les bas de l’activité d’un pays : croissance, ralentissement, crise, reprise… Ces variations ne sont jamais totalement prévisibles, mais elles répondent à des logiques bien précises. Comprendre ces cycles permet d’analyser les grandes tendances de l’économie et leurs impacts sur nos vies.

Sommaire

Comprendre ce que sont les fluctuations économiques

Les fluctuations économiques désignent les variations de l’activité économique dans le temps. Elles peuvent se traduire par une hausse ou une baisse du PIB, mais aussi par des changements dans le niveau de l’emploi, des prix, des investissements ou de la consommation. Elles sont donc essentielles à étudier pour saisir l’état de santé d’une économie.

Différents types de fluctuations

Les fluctuations à court terme

Les variations à court terme sont celles que l’on ressent rapidement : une récession, un redémarrage de l’activité, ou encore une flambée des prix. Ces mouvements sont souvent provoqués par des événements ponctuels comme une crise sanitaire, un choc pétrolier, ou une guerre.

Les cycles économiques

Quand les fluctuations se répètent de manière assez régulière, on parle de cycles économiques. Un cycle comprend plusieurs phases :

  • l’expansion : la croissance s’accélère, la production augmente, le chômage baisse ;
  • le sommet : le point le plus haut du cycle ;
  • la crise : retournement brutal de l’activité ;
  • la récession ou dépression : ralentissement voire baisse de la production ;
  • le creux : l’activité atteint son plus bas ;
  • la reprise : la croissance repart.

On distingue plusieurs types de cycles :

  • le cycle de Kitchin (3 à 5 ans), lié aux variations de stocks ;
  • le cycle de Juglar (6 à 10 ans), appelé aussi cycle des affaires ;
  • le cycle de Kondratiev (40 à 60 ans), aussi appelé onde longue, marqué par des bouleversements technologiques.

Les causes des fluctuations économiques

Les chocs de demande

Un choc de demande correspond à une modification brutale de la consommation, de l’investissement ou des exportations. Il peut être positif (hausse de la demande) ou négatif (baisse).

Par exemple, une politique de relance qui augmente les revenus des ménages peut booster la consommation et faire repartir la croissance. À l’inverse, une forte inflation ou une hausse brutale des impôts peut faire chuter la demande.

Les chocs d’offre

Un choc d’offre touche la capacité à produire de l’économie. Il peut s’agir d’une hausse du prix des matières premières, d’une pénurie de main-d’œuvre, ou d’une baisse de la productivité. Un choc d’offre peut aussi être positif : l’adoption d’une nouvelle technologie qui améliore la production, par exemple.

Ces chocs provoquent des ajustements dans les entreprises : baisse ou hausse de l’investissement, licenciements, ou embauches.

Le rôle de l’innovation

Les innovations jouent un grand rôle dans les fluctuations à long terme. Quand une innovation majeure bouleverse la façon de produire, elle peut entraîner un cycle entier. C’est ce que Schumpeter appelle la destruction créatrice : les nouvelles technologies créent de l’activité mais en détruisent aussi, en remplaçant des anciens secteurs.

La machine à vapeur, l’électricité, Internet ou l’intelligence artificielle ont tous provoqué des cycles longs.

Les conséquences des fluctuations économiques

Sur l’emploi

Quand la croissance ralentit ou qu’une crise survient, le chômage augmente. Les entreprises produisent moins, réduisent leurs effectifs et retardent leurs recrutements. Les jeunes diplômés sont souvent les plus touchés.

En phase d’expansion, au contraire, les offres d’emploi se multiplient, et les tensions sur le marché du travail peuvent faire augmenter les salaires.

Sur les prix

Les fluctuations ont un effet direct sur les niveaux de prix :

  • En phase de croissance forte, la demande peut être plus rapide que l’offre, ce qui entraîne de l’inflation.
  • En période de récession, la demande chute, ce qui peut créer de la déflation, une baisse générale des prix, dangereuse pour l’activité économique.

Sur les finances publiques

Lorsque l’activité ralentit, les recettes fiscales baissent (moins de TVA, d’impôts sur les sociétés, etc.) alors que les dépenses sociales augmentent (chômage, aides). Cela crée des déficits publics. L’État peut alors mener des politiques contracycliques pour relancer l’activité.

Comment réagir aux fluctuations ?

Les politiques de relance

Pour réduire les effets d’une récession, un gouvernement peut utiliser la politique budgétaire (baisse des impôts, augmentation des dépenses publiques) ou la politique monétaire (baisse des taux d’intérêt, création monétaire). Le but est de stimuler la demande et l’investissement.

Les politiques de stabilisation

Quand la croissance est trop forte, l’État ou la banque centrale peuvent chercher à ralentir l’activité pour éviter la surchauffe ou l’inflation excessive. Ils peuvent alors augmenter les taux d’intérêt ou réduire certaines dépenses.

L’importance de la prévention

Pour limiter les chocs, certains pays cherchent à anticiper les crises en surveillant des indicateurs avancés (comme les commandes industrielles, la confiance des ménages, les prix de l’énergie, etc.). Une économie diversifiée, avec des secteurs solides et un bon niveau d’éducation, résiste aussi mieux aux crises.

Pourquoi les fluctuations sont-elles inévitables ?

L’activité économique ne suit jamais une trajectoire parfaitement stable. Les comportements humains (anticipations, peurs, euphories), les progrès techniques, les chocs extérieurs (catastrophes naturelles, conflits, pandémies) rendent les cycles inévitables. L’économie est vivante, et les fluctuations en sont une preuve.

Ce qui compte, c’est de comprendre leurs mécanismes pour mieux y réagir et construire une croissance plus stable, plus inclusive, et plus soutenable.

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