DeepSeek interdit en Australie

L’Australie a pris une décision radicale en interdisant l’utilisation des programmes d’intelligence artificielle de la start-up chinoise DeepSeek sur l’ensemble des appareils gouvernementaux. Cette interdiction est motivée par un risque inacceptable en matière de sécurité, selon les autorités australiennes.
deepseek australie

La ministre de l’Intérieur, Stephanie Foster, a annoncé cette mesure mardi dans une directive officielle. Elle explique que, après une analyse approfondie des menaces et des vulnérabilités, l’utilisation des produits et services de DeepSeek constitue une menace pour la sécurité nationale. En conséquence, ces programmes seront supprimés de tous les appareils fixes et mobiles des administrations publiques.

Une interdiction qui s’étend à plusieurs pays

DeepSeek, qui a récemment développé un robot conversationnel performant, est sous le feu des critiques à travers le monde. Avant l’Australie, Taïwan avait déjà interdit son utilisation par les fonctionnaires et les infrastructures stratégiques, invoquant des risques pour la sécurité nationale des données.

En Corée du Sud, le régulateur en charge de la protection des données a demandé des explications à DeepSeek sur le traitement des informations personnelles des utilisateurs. Cette démarche s’inscrit dans une tendance mondiale de surveillance renforcée des outils d’intelligence artificielle.

L’Italie a également pris des mesures contre DeepSeek. L’autorité de protection des données italienne a interdit à la start-up chinoise de traiter les données des utilisateurs italiens, jugeant ses réponses aux interrogations sur la protection des informations « insuffisantes« .

Pourquoi DeepSeek inquiète les gouvernements ?

La start-up chinoise DeepSeek a marqué un tournant dans le domaine de l’intelligence artificielle avec le lancement de son robot conversationnel R1 en janvier. Celui-ci s’est imposé comme un concurrent sérieux des grandes entreprises américaines, offrant des performances équivalentes à un coût réduit.

Cependant, cette ascension rapide a suscité des craintes parmi les autorités internationales. Plusieurs pays, dont la France et l’Irlande, ont demandé des informations sur la manière dont DeepSeek collecte et exploite les données de ses utilisateurs. L’Union européenne suit de près la situation, craignant que ces outils ne permettent une surveillance massive ou un partage d’informations sensibles avec le gouvernement chinois.

La décision australienne impose à tous les services gouvernementaux de supprimer DeepSeek de leurs appareils professionnels dès ce mercredi. Cette mesure concerne les ordinateurs, smartphones et tablettes des administrations fédérales. Certaines entreprises publiques comme La Poste australienne ou le groupe médiatique Australian Broadcasting Corporation restent toutefois exemptées.

Ce blocage pourrait être suivi par d’autres pays. Les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni ont déjà exprimé des inquiétudes similaires sur l’utilisation d’outils d’IA étrangers dans des infrastructures critiques. Ces nations envisagent des restrictions similaires pour limiter les risques d’espionnage et de cybermenaces.

Au-delà des risques liés à la cybersécurité, l’affaire DeepSeek met en lumière les tensions grandissantes entre la Chine et les pays occidentaux. Le secteur de l’IA est devenu un terrain de confrontation stratégique, où chaque avancée technologique soulève des enjeux de souveraineté et de contrôle des données.

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