Le premier lancement de satellites Kuiper a eu lieu en avril 2025 depuis Cap Canaveral en Floride, à l’aide d’une fusée Atlas V du groupe United Launch Alliance (ULA), une coentreprise de Boeing et Lockheed Martin.
Une mission pour connecter le monde entier
Amazon ambitionne avec le Project Kuiper de réduire la fracture numérique en apportant une connexion fiable aux régions rurales, isolées ou frappées par des catastrophes naturelles. Contrairement aux satellites de télécommunication classiques situés à plus de 35 000 kilomètres de la Terre, ceux du projet Kuiper évolueront en orbite basse pour offrir une latence minimale et une vitesse de connexion optimale.
Le système repose sur une architecture où de petits terminaux au sol communiqueront directement avec les satellites. Ce modèle facilite l’accès dans les zones difficiles d’approche pour les infrastructures traditionnelles comme la fibre optique.
Les satellites seront placés à environ 450 kilomètres d’altitude et permettront des échanges de données rapides et stables, même dans des contextes géographiques complexes.
Un rattrapage express pour combler son retard
Face à un Starlink qui compte déjà plus de 6 700 satellites actifs, Amazon a prévu un plan de déploiement intensif. Le géant a commandé près de 80 lancements auprès de plusieurs acteurs du spatial comme ULA, Arianespace et même SpaceX. Blue Origin, l’autre entreprise spatiale fondée par Jeff Bezos, participe également au projet.
La Commission fédérale des communications des États-Unis a exigé qu’Amazon place en orbite au moins 1 600 satellites d’ici juillet 2026, un véritable défi technologique et logistique.
Le Project Kuiper n’agit pas seul. Amazon collabore avec de grands groupes télécoms comme Vodafone en Europe et Vodacom en Afrique pour étendre la couverture 4G et 5G dans les zones éloignées. Les satellites Kuiper seront installés aux côtés des tours cellulaires pour assurer une liaison fiable sans nécessiter d’infrastructures lourdes comme des câbles de fibre optique.
Un défi géopolitique et technologique
Avec la multiplication des constellations comme Starlink, OneWeb ou encore la constellation chinoise Guowang, l’orbite terrestre basse devient de plus en plus encombrée. Cela soulève des risques de collisions entre satellites et des perturbations potentielles pour les astronomes.
La prolifération de ces réseaux pose aussi des enjeux de souveraineté numérique. La montée en influence politique d’Elon Musk a d’ailleurs ravivé les débats sur la nécessité pour les États de surveiller l’utilisation de l’espace par les géants privés.
Amazon compte lancer ses offres commerciales dès 2025. Bien que le prix des abonnements n’ait pas encore été révélé, le groupe promet une tarification abordable pour séduire un maximum de clients. En France, l’Arcep a d’ores et déjà donné son feu vert pour le déploiement du service.
Un outil pour répondre aux urgences
Le Project Kuiper ne vise pas seulement les particuliers. Son réseau peut aussi aider les autorités locales et les ONG en cas de catastrophes naturelles, en rétablissant rapidement une connexion internet lorsque les infrastructures terrestres sont endommagées. Les opérateurs de télécommunications pourront ainsi installer en quelques heures des terminaux mobiles pour soutenir les secours.
