TikTok condamné à 530 millions d’euros dans l’union européenne

La plateforme TikTok a écopé d’une amende de 530 millions d’euros. C’est l’autorité irlandaise de protection des données (DPC) qui a pris cette décision, agissant au nom de l’Union européenne. Cette sanction est liée à des violations graves du RGPD, notamment autour de la manière dont les données personnelles des utilisateurs européens sont accessibles depuis la Chine.
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Ce montant fait partie des amendes les plus importantes jamais imposées par la DPC, dans un contexte où les inquiétudes sur la protection des données et l’ingérence étrangère sont de plus en plus fortes.

Un non-respect du niveau de sécurité exigé par l’UE

La réglementation européenne exige que les données personnelles ne soient transférées hors UE que si le pays destinataire offre des garanties équivalentes. C’est là que le bât blesse : TikTok n’a pas réussi à démontrer que la Chine protège suffisamment ces données, qui restent donc vulnérables face aux lois locales de cybersécurité, d’antiterrorisme et de surveillance.

Les employés de TikTok en Chine peuvent techniquement accéder à certaines informations, même si l’entreprise assure que ce n’est pas le cas pour les données sensibles comme les adresses IP ou numéros de téléphone.

TikTok dans la tourmente : entre l’Europe et les États-Unis

Ce n’est pas la première fois que TikTok est dans le viseur des autorités. Aux États-Unis, une loi votée en 2024 oblige ByteDance, la maison-mère chinoise, à revendre TikTok sous peine d’interdiction. Même si Donald Trump a repoussé à deux reprises la date limite (actuellement fixée au 19 juin), la pression monte.

Ce climat mondial de méfiance numérique vient renforcer l’image d’une plateforme perçue comme peu transparente, en particulier sur la gestion de ses serveurs et l’accès aux données.

Clover, un plan de protection des données qui ne convainc pas

Pour sa défense, TikTok met en avant son programme Clover, un plan de 12 milliards d’euros sur 10 ans visant à renforcer la sécurité des données en Europe. Selon la plateforme, les données des utilisateurs européens sont désormais stockées en Norvège, en Irlande et aux États-Unis.

Cependant, lors de l’enquête, TikTok a reconnu qu’une partie des données avait bel et bien été stockée en Chine, malgré ses déclarations contraires faites auparavant.

Ces incohérences ont renforcé la décision du régulateur, qui envisage de nouvelles sanctions si la transparence ne s’améliore pas.

Manque de clarté sur les transferts de données

Entre 2020 et 2022, la plateforme n’a pas suffisamment informé les utilisateurs européens vers quels pays leurs données étaient transférées. Cette absence de communication claire constitue une infraction à part entière. Sur les 530 millions d’euros d’amende, 45 millions concernent directement ce manquement à la transparence.

Elle illustre aussi un décalage entre les engagements publics de TikTok et la réalité technique de ses infrastructures.

Une récidive qui aggrave le cas de TikTok

Ce n’est pas la première fois que TikTok est sanctionné en Europe. En 2023, la plateforme avait déjà reçu une amende de 345 millions d’euros pour le traitement inadéquat des données de mineurs.

À titre de comparaison, Meta avait été condamné à 1,2 milliard d’euros pour des transferts illégaux de données vers les États-Unis.

Dans un communiqué, TikTok a déclaré ne jamais avoir fourni de données à l’État chinois. L’entreprise insiste sur le fait qu’elle n’a reçu aucune demande officielle de la part des autorités de Pékin.

Mais cette défense est fragilisée par le fait que des données ont été stockées en Chine, même temporairement, et que cela n’avait pas été signalé jusqu’en 2025.

Le rôle du Digital Services Act dans cette affaire

Le Digital Services Act (DSA), entré en vigueur en 2024, oblige les plateformes comme TikTok à respecter les règles européennes de transparence, de sécurité et de modération.

La Belgique a récemment alerté sur le culte de la maigreur sur TikTok, pointant l’algorithme de recommandation comme un facteur aggravant. De plus en plus de pays européens réclament donc une pression accrue sur les plateformes numériques, à la fois pour leur contenu problématique et leur gestion des données.

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