Depuis son arrivée à la tête des Libéraux en 2013, Justin Trudeau a été une figure majeure de la politique canadienne, conduisant son parti à trois victoires électorales successives. Cependant, son leadership est aujourd’hui fortement contesté. Le parti, devenu minoritaire au Parlement, subit des critiques internes croissantes après la perte de sièges clés et des sondages peu encourageants face à son rival conservateur, Pierre Poilievre. Ce dernier devance actuellement les Libéraux de plus de 20 points dans les intentions de vote.
Le mécontentement au sein du Parti libéral s’est intensifié après la démission de Chrystia Freeland, ancienne vice-première ministre et ministre des Finances. Freeland aurait quitté ses fonctions suite à des désaccords majeurs avec Trudeau, notamment sur la gestion des tensions économiques avec les États-Unis. Sa démission a déclenché une onde de choc au sein du parti et amplifié les appels à un changement de direction.
Selon des sources anonymes citées par The Globe and Mail, l’annonce de Justin Trudeau pourrait être faite en amont de la réunion nationale des Libéraux. Ce départ laisserait le parti sans chef à quelques mois des élections fédérales, prévues d’ici octobre 2025. Des discussions sont déjà en cours concernant un éventuel successeur. Parmi les noms évoqués, celui de Dominic LeBlanc, ministre des Finances, est régulièrement cité. Cependant, son rôle en tant que chef intérimaire reste incertain, surtout s’il décide de se porter candidat pour la direction permanente du parti.
Le spectre de Donald Trump et des tensions économiques
Les défis pour le Canada ne se limitent pas aux crises internes. Les déclarations récentes de Donald Trump, président élu des États-Unis, ont ajouté une pression considérable sur le gouvernement Trudeau. Trump a annoncé son intention d’imposer des droits de douane de 25 % sur les importations canadiennes et mexicaines, ce qui pourrait aggraver la situation économique déjà fragile du pays. Cette perspective a provoqué des divisions au sein du cabinet de Trudeau, certaines figures estimant que le Premier ministre n’a pas su anticiper ces menaces.
Malgré ces difficultés, Justin Trudeau laisse derrière lui un héritage politique notable. Parmi ses réalisations les plus marquantes figurent la légalisation du cannabis, l’instauration d’une taxe carbone, et la mise en place de l’aide médicale à mourir. Il a également signé une version modernisée de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et lancé une enquête publique sur les femmes autochtones disparues et assassinées.
Cependant, après près d’une décennie au pouvoir, Trudeau fait face à une popularité en forte baisse, notamment en raison de la crise du logement, des défaillances dans les services publics et d’une inflation persistante. Ces enjeux nationaux, combinés à des critiques internes, rendent sa position de plus en plus intenable.
Le départ de Justin Trudeau marquerait un tournant majeur pour le Parti libéral, qui devra rapidement trouver un nouveau chef capable de rallier les électeurs et de préparer les prochaines élections. Les défis à venir incluent non seulement la reconquête de la majorité parlementaire, mais aussi la gestion des tensions économiques et politiques avec les États-Unis et les autres partenaires internationaux.
