Près de 20 000 migrants ont traversé la Manche depuis janvier

Depuis le début de l’année 2025, les traversées de migrants entre la France et le Royaume-Uni explosent. En seulement six mois, près de 20 000 personnes ont tenté leur chance en franchissant la Manche à bord de petites embarcations. Un niveau jamais atteint auparavant, qui relance le débat sur l’efficacité des politiques migratoires actuelles et la pression croissante sur le gouvernement britannique.
migrants manche

Une hausse spectaculaire par rapport aux années précédentes

Entre le 1er janvier et le 30 juin 2025, exactement 19 982 migrants ont été enregistrés en Grande-Bretagne après avoir traversé la Manche. C’est une progression de 48 % par rapport à la même période en 2024, où 13 489 personnes avaient effectué ce trajet dangereux. Et comparé à 2023, la hausse atteint même 75 %.

Ce volume de traversées n’avait jamais été atteint depuis le début du suivi statistique en 2018. Le phénomène n’est plus marginal : il devient un enjeu central pour les autorités britanniques et françaises. En 2022, une année déjà marquée par une forte hausse, 45 774 personnes avaient réussi la traversée sur douze mois. Aujourd’hui, avec près de 20 000 passages en six mois, 2025 s’annonce comme une année record.

Des profils de migrants venus de zones en crise

La plupart des personnes arrivant par la mer sont originaires de pays en conflit ou en tension. Les autorités britanniques indiquent que ces migrants viennent principalement d’Afghanistan, de Syrie, d’Érythrée ou encore d’Iran. Ils embarquent sur de petits bateaux, souvent surchargés, depuis les côtes françaises, notamment entre Calais, Dunkerque ou Boulogne-sur-Mer.

Le gouvernement britannique sous pression

Le premier ministre Keir Starmer fait face à une montée des critiques, notamment du parti Reform UK, très actif sur les questions d’immigration. En réaction, l’exécutif a promis des mesures plus strictes pour limiter ces arrivées jugées illégales. Un projet de loi sur le contrôle des frontières est actuellement discuté au Parlement. L’objectif est de renforcer les pouvoirs des forces de l’ordre pour démanteler les réseaux de passeurs.

Un accord franco-britannique prolongé

En parallèle, Paris et Londres ont prolongé jusqu’en 2027 un accord bilatéral visant à lutter contre les traversées clandestines. Grâce à ce traité, le Royaume-Uni finance une partie des contrôles français sur les plages et les zones portuaires. En février, des négociations ont également été lancées pour élargir les possibilités d’intervention des forces françaises en mer.

Des taxi-boats qui échappent aux contrôles

Le phénomène des « taxi-boats » complique la tâche des autorités. Ces embarcations récupèrent directement les migrants à quelques centaines de mètres des côtes, loin des plages surveillées. Pour les intercepter, Paris envisage de modifier la doctrine d’intervention afin de permettre aux policiers et gendarmes d’intervenir jusqu’à 300 mètres du rivage. Actuellement, les forces françaises se limitent au sauvetage en mer, comme l’impose le droit maritime international.

Un risque humain toujours élevé

Malgré la surveillance accrue, le nombre de morts en mer reste inquiétant. Depuis janvier, 17 personnes ont perdu la vie en tentant de rallier le Royaume-Uni. En 2024, 78 décès avaient été recensés. La Manche reste l’un des passages maritimes les plus dangereux d’Europe pour les personnes migrantes.

Avec une dynamique déjà bien lancée, les autorités s’attendent à une poursuite de la hausse cet été, une période où les conditions météorologiques sont plus favorables. Le cap symbolique des 40 000 traversées pourrait être franchi d’ici décembre si le rythme actuel se maintient. Une situation qui oblige les gouvernements à réagir, tout en jonglant avec les tensions politiques internes et les contraintes du droit international.

Actualités

Abonne toi à la Newsletter

Acquisition > Newsletter : Sidebar