Shein soupçonné de ne pas respecter le droit européen sur la protection des consommateurs

Le géant du e-commerce Shein est de nouveau sous les projecteurs. La Commission européenne a confirmé l’ouverture d’une enquête contre la plateforme chinoise, soupçonnée de ne pas respecter le droit européen en matière de protection des consommateurs. L’entreprise est accusée de ne pas suffisamment lutter contre la vente de produits illégaux ou non conformes aux normes de l’UE.
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Fondée en 2012 en Chine avant de transférer son siège social à Singapour, Shein s’est imposée comme un acteur incontournable de la fast fashion grâce à des prix cassés et une offre pléthorique. Mais ce modèle économique suscite de nombreuses critiques, notamment sur le non-respect des réglementations européennes concernant la sécurité des produits et la transparence des informations destinées aux consommateurs.

L’enquête contre Shein s’inscrit dans une stratégie plus large de l’UE visant à réguler les plateformes de vente en ligne et à garantir que les produits commercialisés respectent les législations en vigueur. Le réseau de coopération en matière de protection des consommateurs (CPC), qui regroupe les autorités compétentes des États membres, sera chargé de mener les investigations.

Ce n’est pas la première fois que la Commission européenne s’attaque à un géant du e-commerce chinois. Temu, un autre acteur majeur, fait également l’objet d’une enquête pour des pratiques similaires. Ce site, appartenant à Pinduoduo, est lui aussi accusé de ne pas suffisamment lutter contre la vente de produits contrefaits ou dangereux.

Shein est particulièrement dans le collimateur en raison de nombreux signalements concernant la présence de substances toxiques dans certains articles, notamment des vêtements pour enfants. En 2024, des analyses avaient révélé des niveaux élevés de phtalates, des substances chimiques pouvant provoquer des perturbations hormonales.

La Commission européenne a également relevé des lacunes dans la suppression des articles illégaux et dans la transparence des informations mises à disposition des consommateurs. L’entreprise est tenue de réaliser un audit indépendant annuel sur ses pratiques et de publier un rapport semestriel sur ses décisions en matière de modération de contenu et de suppression de produits dangereux.

Si les violations sont avérées, Shein pourrait faire face à des sanctions financières importantes. Les régulateurs nationaux, comme la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) en France, pourraient infliger des amendes conséquentes à la plateforme.

Un porte-parole de Shein a réagi en assurant que l’entreprise allait coopérer pleinement avec l’Union européenne et les autorités nationales. « Nous partageons l’objectif de garantir un commerce en ligne sûr et transparent pour les consommateurs européens », a-t-il déclaré.

Vers une régulation renforcée du e-commerce ?

Cette enquête intervient alors que l’Union européenne cherche à durcir ses règles sur les plateformes de vente en ligne. La réforme de l’union douanière, en discussion à Bruxelles, prévoit notamment de réduire l’exonération de taxes pour les petits colis de moins de 150 euros, une mesure qui vise particulièrement les marchandises chinoises.

Par ailleurs, la Commission européenne envisage d’utiliser l’intelligence artificielle pour détecter et bloquer plus efficacement la commercialisation de produits non conformes. Une campagne de sensibilisation sera également menée auprès des consommateurs afin qu’ils puissent mieux identifier les risques liés à l’achat en ligne sur ces plateformes.

Shein, autrefois symbole de la fast fashion accessible, se retrouve aujourd’hui dans une position délicate. Face à la pression réglementaire croissante, l’entreprise devra rapidement ajuster ses pratiques pour continuer à séduire le marché européen.

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