Ce qui change avec la baisse du seuil de TVA
Jusqu’à présent, les auto-entrepreneurs bénéficiaient de seuils différenciés selon leur activité :
- 37 500 euros pour les prestations de services et professions libérales,
- 85 000 euros pour les activités commerciales et artisanales.
Avec la réforme, ces différences disparaissent et un seuil unique de 25 000 euros est mis en place pour tous les secteurs d’activité.
Les auto-entrepreneurs dépassant 25 000 euros de chiffre d’affaires devront désormais facturer la TVA et la reverser à l’État. Concrètement, cela implique :
- Une augmentation des tarifs pour compenser la TVA facturée aux clients,
- Une réduction des marges si l’auto-entrepreneur choisit de ne pas répercuter la TVA sur ses prix,
- Une charge administrative supplémentaire avec l’obligation de déclarer et payer la TVA périodiquement.
Impact pour les auto-entrepreneurs
Les professionnels travaillant avec des particuliers, qui ne peuvent pas récupérer la TVA, risquent d’être fortement pénalisés. Par exemple, un coiffeur à domicile facturant une coupe 24 euros devra appliquer une TVA de 20 %, soit un prix final de 28,80 euros. Certains clients risquent de se tourner vers d’autres solutions moins coûteuses.
Pour éviter de franchir ce seuil et conserver la franchise de TVA, certains auto-entrepreneurs pourraient être tentés de limiter volontairement leur activité ou de déclarer partiellement leurs revenus, ce qui pourrait entraîner une perte de cotisations sociales pour l’État.
L’une des forces du régime auto-entrepreneur est sa simplicité de gestion. Avec la TVA, les indépendants devront tenir une comptabilité plus rigoureuse, effectuer des déclarations périodiques et s’assurer du bon calcul de la taxe sur leurs prestations et leurs achats.
Quels statuts pour éviter la TVA ?
Certains auto-entrepreneurs pourraient envisager un changement de statut pour optimiser leur fiscalité.
Rester en micro-entreprise avec TVA
Malgré la nouvelle obligation de facturer la TVA, rester en micro-entreprise présente encore des avantages :
- Un abattement fiscal forfaitaire sur le chiffre d’affaires,
- Des cotisations sociales proportionnelles aux revenus,
- Une gestion simplifiée comparée à d’autres formes juridiques.
Passer en entreprise individuelle (EI) ou en société
D’autres indépendants pourraient envisager une transformation vers une entreprise individuelle (EI) ou une société (SASU, EURL). Ces statuts permettent :
- La déduction des charges (loyers, matériel, déplacements, assurances),
- Une meilleure couverture sociale,
- Une récupération de la TVA sur les dépenses professionnelles.
Cependant, ces options impliquent une comptabilité plus lourde et des cotisations sociales minimales, même en l’absence de revenus.
Que faire face à ce changement ?
Avant de prendre une décision, il est essentiel d’évaluer l’impact de la TVA sur son activité :
Calculer l’effet de la TVA sur ses tarifs et sa clientèle.
Anticiper les nouvelles obligations fiscales et comptables.
Comparer les statuts juridiques pour choisir l’option la plus avantageuse.
Se faire accompagner par un expert-comptable pour optimiser sa gestion fiscale.
Avec ce nouveau seuil de 25 000 euros, le statut de micro-entrepreneur reste avantageux pour certains mais pourrait devenir contraignant pour d’autres. L’important est d’anticiper ces changements et d’adapter sa stratégie en conséquence.
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