D’après l’enquête, la victime présumée a affirmé que Pierre Aidenbaum lui aurait pris la main pour la poser sur son sexe à plusieurs reprises en 2019 et 2020. Elle rapporte également des baisers forcés et des frottements non consentis lors de l’été 2020. Le viol qu’elle dénonce se serait produit en août 2020 à son domicile.
Une autre femme, ayant travaillé avec lui entre 2014 et 2015, a signalé aux enquêteurs une série d’agressions sexuelles, évoquant une douzaine d’actes à connotation sexuelle. Cette deuxième victime n’a pas porté plainte, mais son témoignage a contribué à éclairer un comportement répétitif de l’accusé.
L’avocate de la victime principale, Me Élodie Tuaillon-Hibon, s’est félicitée du renvoi de l’affaire devant la justice : « Nous sommes soulagées que la plainte de notre cliente soit prise au sérieux ». Son objectif est d’accompagner sa cliente en évitant une revictimisation pendant la procédure.
L’autre avocate de la seconde femme, Me Moad Nefati, a dénoncé « un système de domination mis en lumière par les enquêteurs » et insiste sur la nécessité d’un procès équitable permettant de juger les faits dans leur intégralité.
Mis en examen en octobre 2020, Pierre Aidenbaum conteste les accusations depuis le début de l’enquête. Il a nié les faits lors de ses auditions devant le juge d’instruction. Son avocate, contactée par la presse, n’a pas souhaité faire de commentaires avant l’ouverture du procès.
Ancien maire du 3e arrondissement de Paris pendant 25 ans, Pierre Aidenbaum a occupé des postes influents au sein de la mairie et dans diverses institutions publiques. Il était également président de la Licra de 1992 à 1999. Son renvoi devant la cour criminelle départementale marque une chute brutale pour cet ancien cadre politique.
Lire aussi : Paris lance un plan anti-couteau