La Chine dévoile une interface cerveau-ordinateur bidirectionnelle

Des chercheurs chinois ont mis au point une interface cerveau-ordinateur (BCI) bidirectionnelle et adaptative, une innovation qui pourrait révolutionner l’interaction entre le cerveau humain et les machines. Cette technologie, présentée dans la revue Nature Electronics, se distingue par sa capacité à permettre un apprentissage mutuel entre l’homme et la machine, améliorant ainsi la précision et l’efficacité des commandes neuronales.
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Une technologie qui surpasse les modèles existants

Les interfaces cerveau-ordinateur classiques fonctionnent généralement en mode unidirectionnel, captant les signaux cérébraux pour les convertir en actions. Cependant, ces dispositifs souffrent d’une baisse de performance sur le long terme, car le cerveau n’a aucun retour d’information lui permettant d’ajuster ses signaux.

Avec cette nouvelle BCI développée par l’Université de Tianjin et l’Université Tsinghua, le cerveau et la machine interagissent en permanence, créant un cycle d’apprentissage mutuel. Ce principe, appelé coévolution cerveau-machine, permet une communication plus fluide et une précision accrue des commandes cérébrales.

Comment fonctionne cette interface cerveau-ordinateur bidirectionnelle ?

Le système repose sur deux boucles d’apprentissage distinctes :

  • Une boucle d’apprentissage automatique qui ajuste en continu le décodeur des signaux cérébraux, optimisant ainsi l’interprétation des commandes neurales.
  • Une boucle d’apprentissage cérébral qui permet au cerveau de s’adapter grâce à un retour d’information en temps réel, améliorant la maîtrise de l’interface par l’utilisateur.

Cette approche améliore la stabilité et la précision des interactions, rendant le contrôle des machines par la pensée plus intuitif et naturel.

Des résultats impressionnants

Lors de tests menés sur 10 participants pendant six heures, les chercheurs ont observé une amélioration significative des performances :

  • Une efficacité multipliée par 100 par rapport aux modèles existants.
  • Une consommation énergétique réduite de 1000 fois, grâce à l’intégration d’un composant électronique innovant : le memristor.
  • Une précision améliorée de 20 %, garantissant une interaction plus fiable entre le cerveau et l’ordinateur.
  • Un contrôle avancé à quatre degrés de liberté, permettant non seulement des mouvements simples (haut/bas, gauche/droite), mais aussi des actions plus complexes comme la rotation et les déplacements avant/arrière.

L’importance du memristor dans cette innovation

Un élément clé de cette percée technologique est l’utilisation du memristor, un composant qui imite le fonctionnement des neurones biologiques. Ce dispositif permet de stocker et traiter les informations simultanément, optimisant ainsi la communication entre le cerveau et l’interface machine. Grâce à cette technologie, l’efficacité énergétique du système est considérablement améliorée, ce qui ouvre la voie à des applications pratiques et accessibles.

Des applications prometteuses dans plusieurs domaines

L’interface cerveau-ordinateur bidirectionnelle pourrait transformer de nombreux secteurs, notamment :

  • La médecine : amélioration du contrôle des prothèses intelligentes et avancées dans la rééducation neurologique.
  • La technologie grand public : développement d’interfaces plus réactives pour les jeux vidéo, les assistants intelligents et les dispositifs connectés.
  • La robotique et le pilotage : contrôle amélioré des drones et des machines industrielles sans intervention manuelle.

Un défi pour les autres acteurs du marché

La Chine n’est pas la seule à investir dans le domaine des interfaces cerveau-ordinateur. Des entreprises comme Neuralink, dirigée par Elon Musk, développent des implants cérébraux avancés, tandis que d’autres laboratoires aux États-Unis et en Europe explorent des approches non invasives similaires.

Avec cette avancée, la Chine prend une longueur d’avance dans le développement de BCIs plus performantes et accessibles, en particulier dans le domaine des interfaces non invasives.

Cette percée scientifique marque une étape clé dans l’évolution des technologies BCI. En rendant les interactions cerveau-machine plus fluides, précises et énergétiquement efficaces, elle ouvre des perspectives inédites pour le futur des interfaces neuronales. L’intelligence artificielle et l’innovation matérielle continueront d’affiner ces technologies, rendant leur adoption plus large et leurs applications toujours plus impressionnantes.

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