Une étude publiée dans The Lancet a analysé les tendances mondiales à partir des données du Global Burden of Disease. Selon ces résultats, le nombre de personnes en surpoids ou obèses a triplé entre 1990 et 2021, atteignant 2,11 milliards d’adultes et 493 millions d’enfants et adolescents. Si aucune action n’est engagée rapidement, ces chiffres continueront d’exploser.
Des régions particulièrement touchées
Certaines régions seront plus concernées que d’autres. En 2050, 130 millions d’enfants obèses vivront en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, suivis par l’Amérique latine et les Caraïbes. L’Afrique subsaharienne enregistrera une hausse de 250 % du nombre d’adultes en surpoids ou obèses, notamment au Nigeria, où les cas devraient quadrupler.
Par ailleurs, huit pays concentrent aujourd’hui plus de la moitié des adultes en surpoids ou obèses : la Chine (402 millions), l’Inde (180 millions), les États-Unis (172 millions), le Brésil (88 millions), la Russie (71 millions), le Mexique (58 millions), l’Indonésie (52 millions) et l’Égypte (41 millions).
Les conséquences sur la santé et l’économie
L’augmentation rapide de l’obésité entraînera des complications sanitaires majeures. D’ici 2050, un quart des adultes obèses auront 65 ans ou plus, augmentant les cas de diabète de type 2, d’hypertension artérielle et de maladies cardiovasculaires. Les jeunes générations prennent du poids plus tôt, ce qui accroît le risque de développement précoce de ces pathologies.
Au-delà de la santé publique, le coût économique sera considérable. Les pays en développement, qui disposent d’infrastructures de santé plus fragiles, seront particulièrement affectés par cette pression croissante.
Face à cet enjeu, les experts appellent à la mise en place de stratégies préventives ciblées. Parmi les solutions proposées, plusieurs actions prioritaires sont recommandées :
- Réguler la publicité des aliments ultra-transformés afin de réduire leur attrait, notamment chez les plus jeunes.
- Renforcer les infrastructures sportives dans les écoles pour favoriser l’activité physique.
- Encourager l’allaitement maternel et promouvoir une alimentation saine dès la grossesse.
- Adapter les politiques nutritionnelles à chaque pays en fonction des habitudes alimentaires locales.
Selon la Dr Jessica Kerr de l’Institut Murdoch en Australie, « la prévention de l’obésité doit devenir une priorité dans les pays à revenu faible et intermédiaire ». Elle insiste sur l’urgence d’un engagement politique fort pour éviter une « tragédie profonde et un échec sociétal monumental ».
Si aucune action concrète n’est entreprise, l’épidémie de surpoids et d’obésité poursuivra son ascension, avec des répercussions majeures sur la santé mondiale. La mise en place de politiques de prévention efficaces et ambitieuses est essentielle pour limiter cette crise annoncée. L’inaction pourrait coûter des milliards en soins de santé et impacter durablement les générations future.
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