Les produits alimentaires les moins chers sont souvent plus sucrés

Les produits alimentaires disponibles en supermarché diffèrent largement en termes de qualité, de composition et de prix. Une récente étude met en lumière une tendance préoccupante : les produits les moins chers sont souvent ceux qui contiennent le plus de sucre. Ce constat soulève des questions sur l’accessibilité à une alimentation saine pour les ménages à budget limité.
produits alimentaires sucres

Une analyse récente menée sur plus de 400 produits dans 12 catégories alimentaires a révélé une teneur moyenne en sucre nettement plus élevée dans les produits les moins chers. Cette différence est particulièrement marquée dans des catégories où l’on ne s’attend pas à trouver des sucres ajoutés, comme les conserves de légumes, les sauces ou encore les produits surgelés. Par exemple :

  • Les conserves de petits pois les moins chères contiennent en moyenne 43 % de sucre en plus que leurs équivalents haut de gamme.
  • Pour la mayonnaise, l’écart est encore plus frappant : les versions bon marché affichent 417 % de sucre en plus que les options les plus coûteuses.
  • Des catégories comme le guacamole, les biscottes ou encore les pizzas montrent des différences similaires.

Ces chiffres mettent en évidence un problème majeur : les consommateurs avec un budget limité doivent souvent choisir entre des produits abordables et une alimentation saine.

Pourquoi les produits moins chers contiennent plus de sucre ?

L’ajout de sucre dans les produits transformés bon marché s’explique par plusieurs raisons économiques et industrielles. Le sucre est une matière première peu coûteuse, utilisée pour améliorer le goût, prolonger la durée de conservation et masquer la qualité inférieure des ingrédients. Dans le cas des marques de distributeurs, souvent présentes dans les produits les moins chers, ces pratiques permettent de maintenir des prix bas tout en répondant aux attentes des consommateurs en termes de goût.

Cette stratégie, bien que rentable pour les distributeurs, a des conséquences néfastes sur la santé publique. Le sucre, en excès, est associé à de nombreux problèmes de santé, notamment le diabète, l’obésité et les maladies cardiovasculaires.

Un impact disproportionné sur les consommateurs à faible revenu

L’étude souligne une réalité préoccupante : les ménages à faible revenu ont un accès limité à des produits de meilleure qualité nutritionnelle. Ces consommateurs sont souvent contraints de choisir des produits bon marché, qui sont non seulement plus sucrés, mais également moins nutritifs. Cette situation alimente un cercle vicieux où les populations les plus vulnérables deviennent également les plus exposées aux problèmes de santé liés à une alimentation déséquilibrée.

Pour Audrey Morice, porte-parole de l’étude, « les distributeurs doivent assumer leur responsabilité et aligner leurs recettes avec les enjeux de santé publique ». Elle appelle à une révision des formulations des produits de marques distributeurs pour offrir des options plus saines à des prix accessibles.

Les risques d’une alimentation trop sucrée

Le sucre en excès dans l’alimentation est un facteur de risque majeur pour de nombreuses maladies chroniques. Selon l’ANSES, une consommation quotidienne de sucre supérieure à 100 grammes pour un adulte peut entraîner :

  • Une prise de poids et un risque accru d’obésité.
  • Des maladies cardiovasculaires liées à une augmentation des triglycérides.
  • Des problèmes dentaires, notamment des caries.
  • Une augmentation du risque de diabète de type 2.

Malgré les recommandations de limiter les apports en sucre, une grande partie de la population dépasse ces seuils, notamment les enfants et les adolescents.

Comment améliorer son alimentation à moindre coût ?

Bien qu’il soit difficile de lutter contre les pratiques des grandes enseignes, il existe des solutions pour réduire la consommation de sucre tout en respectant un budget serré :

  • Privilégier les produits bruts : cuisiner à partir d’ingrédients non transformés permet de mieux contrôler la composition de ses repas. Les légumes, fruits de saison et protéines végétales offrent une alternative économique et saine.
  • Éviter les produits transformés : les sauces, plats préparés et snacks sont souvent riches en sucres ajoutés. Préparer ses propres sauces ou plats à partir de produits frais réduit significativement l’apport en sucre.
  • Acheter local et de saison : les fruits et légumes cultivés localement sont généralement moins coûteux et plus nutritifs.
  • Profiter des promotions : les marchés et supermarchés offrent souvent des rabais en fin de journée sur les produits frais.

Face à ces constats, les grandes enseignes doivent être encouragées à revoir leurs politiques. Réduire le sucre dans les produits à bas prix ne doit pas être perçu comme une contrainte, mais comme une opportunité d’améliorer la santé publique. Certaines enseignes ont déjà annoncé des initiatives pour réduire les sucres dans leurs produits de marque, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour rendre ces engagements universels.

Offrir une alimentation saine et équilibrée à tous, quel que soit le niveau de revenu, doit devenir une priorité pour les acteurs du secteur alimentaire.

Lire aussi : le régime de la rentrée

Actualités

Abonne toi à la Newsletter

Acquisition > Newsletter : Sidebar