La publication devient rapidement virale, accumulant près de 30 000 vues en quelques heures. Mais si son intention était de sensibiliser et de partager son expérience, les conséquences ont été bien plus lourdes que prévu.
Accusée de diffamation et d’atteinte à la vie privée
L’homme visé, Thomas, un étudiant de 22 ans, avait déjà été condamné à six mois de prison avec sursis pour des faits d’agression sexuelle sur Louise et une autre jeune femme. Pourtant, il porte plainte contre elle pour diffamation et atteinte à la vie privée, affirmant avoir reçu des menaces de mort et des insultes sur les réseaux sociaux suite à la publication.
Son avocat dénonce un « lynchage numérique » et réclame 5 000 euros de dommages et intérêts.
Face au tribunal correctionnel de Lyon, Louise exprime ses regrets. « Je voulais simplement raconter mon histoire, pas me venger », explique-t-elle, en larmes. La jeune femme affirme ne pas avoir mesuré l’ampleur de l’impact de sa publication.
La présidente du tribunal lui répond fermement :
Vous n’avez pas seulement prévenu vos proches, vous avez exposé cette affaire à la Terre entière.
Le cas de Louise relance le débat sur l’utilisation des réseaux sociaux dans les affaires de violences sexuelles. Son avocate plaide l’absence d’intention malveillante et rappelle que sa cliente n’a fait que relater une vérité judiciaire.
C’était une erreur, elle le reconnaît, mais peut-on la condamner pour avoir voulu briser le silence ?
La procureure, tout en soulignant les dangers du « tribunal des réseaux sociaux », demande la relaxe de la jeune femme, arguant qu’elle n’a fait que dénoncer un fait avéré.
De son côté, l’avocat de Thomas insiste sur les dommages causés à son client, expliquant qu’il a perdu son emploi et a été exclu de son école.
Le jugement a été mis en délibéré. Ce procès pourrait faire jurisprudence sur la frontière entre libération de la parole et diffamation dans l’aire numérique. La question posée est essentielle : jusqu’où peut-on aller dans la dénonciation d’une injustice sur les réseaux sociaux sans risquer de devenir soi-même la cible de la justice ?
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