Une collégienne en grande souffrance
L’arrivée d’Evaëlle en sixième au collège Isabelle-Autissier d’Herblay a été marquée par des tensions et des brimades. Dès la rentrée 2018, elle devient la cible de moqueries et de violences de la part de certains camarades. Sa situation empire au fil des mois, aggravée par une relation difficile avec sa professeure de français.
Ses parents, inquiets, alertent l’administration scolaire et demandent un changement d’établissement. En février 2019, Evaëlle est finalement inscrite dans un autre collège. Mais la blessure est trop profonde : quelques mois plus tard, le 21 juin 2019, elle met fin à ses jours à son domicile.
Une enseignante accusée de harcèlement moral
Selon plusieurs témoignages d’élèves, l’enseignante adoptait une attitude humiliante et stigmatisante envers certains enfants. Elle aurait notamment organisé des sessions de vie de classe où Evaëlle devait répondre publiquement aux reproches de ses camarades. Lorsque la collégienne fondait en larmes, la professeure l’aurait sommée d’arrêter.
De nombreux témoignages d’élèves et de parents font état de remarques cinglantes et de critiques répétées. Des phrases comme « Tu es bête, tu finiras SDF » ou « On ne peut pas être aussi stupide » auraient été prononcées par l’enseignante à plusieurs reprises.
Face aux accusations, l’enseignante rejette toute responsabilité et affirme ne jamais avoir voulu nuire à Evaëlle. Elle reconnaît des erreurs dans sa gestion de classe, mais déclare avoir toujours eu l’intention d’aider ses élèves.
Lors du procès, elle a expliqué que les sessions de discussion n’avaient pas pour but d’humilier Evaëlle, mais de régler des problèmes de communication. Concernant les remarques rapportées par les élèves, elle a répondu : « Ce sont des propos sortis de leur contexte ».
La procureure a également réclamé une interdiction définitive d’exercer la profession d’enseignante. Selon elle, les faits reprochés révèlent une attitude abusive qui aurait pu se prolonger si la justice ne s’était pas saisie du dossier.
Le verdict sera rendu dans quelques semaines. D’ici là, les parents d’Evaëlle espèrent que cette affaire permettra une prise de conscience sur le harcèlement scolaire, un fléau qui touche de nombreux enfants et adolescents en France.
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