Face à cette situation, de nombreux chercheurs américains cherchent refuge en Europe, notamment en France, où des initiatives sont mises en place pour les accueillir. Parmi elles, l’université d’Aix-Marseille a lancé le programme Safe Place for Science, offrant aux scientifiques un cadre stable pour poursuivre leurs travaux.
Safe place for science : un refuge pour la recherche
Safe Place for Science est une initiative inédite en Europe, visant à accueillir les chercheurs menacés par des restrictions politiques ou financières dans leur pays d’origine. Porté par l’université d’Aix-Marseille, ce programme bénéficie d’un financement de 15 millions d’euros pour accompagner une quinzaine de scientifiques américains.
« Nous voulons garantir aux chercheurs un environnement propice à l’innovation et à la liberté académique« , affirme Éric Berton, président de l’université d’Aix-Marseille.
Ce programme cible en priorité des domaines de recherche affectés par les coupes budgétaires aux États-Unis, notamment :
- Les sciences du climat : les recherches sur le réchauffement climatique sont particulièrement visées par l’administration Trump, qui a interdit certains termes dans les publications scientifiques.
- La santé publique et l’épidémiologie : la suppression de financements impacte des recherches essentielles sur les maladies infectieuses et les inégalités d’accès aux soins.
- Les sciences sociales et humaines : des projets liés aux inégalités de genre, aux droits des minorités et aux études LGBTQ+ sont mis en péril aux États-Unis.
- L’astrophysique et l’intelligence artificielle : des coupes dans les budgets de la NASA et du National Institute of Health (NIH) affectent ces disciplines de pointe.
Pourquoi la France attire les chercheurs en exil ?
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche français a réaffirmé son engagement à soutenir les scientifiques internationaux face aux restrictions américaines. Philippe Baptiste, ministre de la Recherche, a déclaré :
« Les chercheurs du monde entier doivent savoir que la France leur offre un cadre sécurisé et des ressources pour poursuivre leurs travaux. »
Avec des institutions prestigieuses comme le CNRS, l’INSERM et l’INRIA, la France dispose d’un écosystème scientifique de premier plan. Aix-Marseille Université, qui pilote le programme Safe Place for Science, est l’une des plus grandes universités françaises, avec des collaborations internationales solides.
De plus, la France est impliquée dans de grands projets scientifiques mondiaux, comme le CERN en physique des particules ou le programme européen Horizon Europe, qui finance des recherches d’avant-garde.
Témoignages : des chercheurs américains racontent
L’université d’Aix-Marseille a déjà accueilli plusieurs scientifiques américains fuyant les restrictions aux États-Unis. Parmi eux, Dr. Lisa Carter, spécialiste en épidémiologie, témoigne :
« Aux États-Unis, mes financements ont été coupés du jour au lendemain. Ici, en France, je peux continuer mes recherches sur les maladies infectieuses sans pression politique. »
De son côté, James Mitchell, astrophysicien auparavant affilié à la NASA, explique :
« J’ai quitté les États-Unis parce que mon projet sur les exoplanètes habitables n’était plus financé. En France, j’ai trouvé des partenaires motivés et des ressources pour poursuivre mon travail. »
Le programme Safe Place for Science accompagne non seulement les chercheurs, mais aussi leurs familles. Des aides pour le logement, la scolarisation des enfants et l’intégration sociale sont mises en place en collaboration avec la municipalité de Marseille.
Un modèle pour l’avenir ?
Le succès de Safe Place for Science inspire déjà d’autres institutions européennes. L’Allemagne et les Pays-Bas envisagent de lancer des initiatives similaires pour accueillir des chercheurs en exil. À terme, la France pourrait renforcer son attractivité scientifique en devenant une référence pour la recherche libre et indépendante.
Alors que les pressions politiques sur la science s’intensifient dans certains pays, des programmes comme celui d’Aix-Marseille montrent qu’un autre modèle est possible, où la connaissance est protégée et encouragée.
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