Nathan Badji a été remis en liberté

L’affaire du double meurtre de Leslie Hoorelbeke et Kevin Trompat prend un tournant inattendu. Nathan Badji, l’un des suspects majeurs, a été remis en liberté ce mardi 18 mars 2025. Une décision qui suscite une vive émotion du côté des familles des victimes et révèle une faille administrative dans la gestion du dossier judiciaire.
leslie kevin

Une erreur d’adresse mail à l’origine de la libération

Nathan Badji, mis en examen pour assassinat, était en détention provisoire depuis le 3 mars 2023. Mais une erreur de procédure dans l’envoi de la convocation de son avocate a invalidé la prolongation de sa détention. Lors du débat sur le renouvellement de son mandat de dépôt, Me Orane Quénot, son avocate, n’avait pas reçu la convocation officielle en raison d’une faute d’adresse mail.

Ce détail, qui pourrait paraître mineur, a entraîné l’annulation pure et simple de la décision de prolongation, obligeant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Poitiers à ordonner sa remise en liberté. Une issue légale, mais qui fait grincer des dents.

Pour les proches de Leslie et Kevin, cette libération est un coup de massue. « C’est une honte, une injustice totale. Comment peut-on laisser partir un assassin présumé pour une erreur administrative ? » réagit Patrick Hoorelbeke, le père de Leslie, à travers un mélange de tristesse et de colère. Emilie Cardré, la belle-mère de la jeune femme assassinée, ajoute : « On laisse des meurtriers dehors et nous, on doit vivre avec cette souffrance au quotidien. »

L’avocat des parents de Leslie, Me Lionel Béthune de Moro, a exprimé son indignation face à cette situation. « La justice a appliqué la loi à la lettre, mais elle oublie l’essentiel : le droit des victimes et de leurs familles. » Il pointe du doigt une « erreur qui aurait dû être évitée » et estime que cette situation reflète un « dysfonctionnement profond » de la procédure judiciaire.

Malgré cette libération, Nathan Badji reste sous contrôle judiciaire strict. Il a l’interdiction de quitter la Charente-Maritime, doit pointer quotidiennement à la gendarmerie et ne peut entrer en contact avec les autres suspects ou les familles des victimes. Toutefois, pour les proches de Leslie et Kevin, ces mesures sont loin d’être suffisantes.

En attendant le procès, prévu début 2026, les familles des victimes comptent poursuivre leur combat pour que justice soit faite. Mais l’ombre de cette erreur de procédure risque de planer longtemps sur cette affaire déjà très médiatisée.

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