Le maglev japonais, recordman absolu
Le SCMaglev, développé au Japon, n’est pas un train comme les autres. Il ne roule même pas sur des rails au sens classique du terme. Grâce à la lévitation magnétique, ce monstre de technologie flotte littéralement à quelques centimètres du sol, porté par de puissants aimants. Résultat : plus aucune friction avec les rails et une vitesse maximale qui donne le tournis.
En 2015, lors d’essais en conditions réelles avec des passagers à bord, le SCMaglev a atteint la vitesse incroyable de 603 km/h. C’est aujourd’hui le train le plus rapide de la planète. Ce record n’a toujours pas été battu.
La ligne entre Tokyo et Nagoya, sur laquelle ce train futuriste sera bientôt lancé, devrait ouvrir en 2027. Il permettra de parcourir les 286 km en seulement 40 minutes.
Le maglev chinois, tout près derrière
Le Japon n’est pas seul à maîtriser la lévitation magnétique. En Chine, le Shanghai Maglev, également connu sous le nom de Transrapid, a été le premier à proposer une ligne commerciale utilisant cette technologie. Mis en service en 2004, il relie le centre-ville de Shanghai à l’aéroport international de Pudong.
Sur cette courte distance d’environ 30 km, le Shanghai Maglev atteint une vitesse de 460 km/h en service régulier. C’est aujourd’hui le train le plus rapide en exploitation commerciale. Lors des essais, il a même atteint 501 km/h, un exploit à ne pas négliger.
Le TGV français, toujours dans la course
Créé par la SNCF en 1981, le TGV est un pilier de la grande vitesse ferroviaire en Europe. S’il ne flotte pas comme ses cousins asiatiques, il a marqué l’histoire en atteignant 574,8 km/h en 2007 lors d’un test. Ce record tient toujours pour un train roulant sur des rails classiques.
Sur les lignes françaises, la vitesse du TGV est plafonnée à 320 km/h pour des raisons de sécurité et de maintenance. Le prochain modèle, le TGV M, mis en service dès fin 2025, sera plus économe en énergie et modulable, mais ne visera pas de nouveaux records de vitesse.
La Chine développe un nouveau monstre : le CR450
La Chine ne s’arrête jamais. Son nouveau bijou technologique, le CR450, pourrait devenir le train conventionnel le plus rapide au monde. Conçu par le groupe CRRC, ce modèle est pensé pour atteindre les 450 km/h en vitesse de pointe, avec une vitesse commerciale de 400 km/h.
Le CR450 est 10 % plus léger que son prédécesseur (le CR400), ce qui lui permet de consommer moins d’énergie. Sa forme aérodynamique ultra-profilée réduit la résistance à l’air et favorise une vitesse plus stable. En plus, le confort à bord est soigné : sièges premium, cabines inspirées de l’aviation, et cockpit digne d’un film de science-fiction.
Et les autres trains à grande vitesse ?
Le shinkansen japonais, pionnier respecté
Même si le SCMaglev a explosé les compteurs, le Japon reste très fier de son réseau Shinkansen, mis en service en 1964. Le modèle le plus rapide, le N700S, roule à 320 km/h, mais une future version est en développement pour atteindre 500 km/h.
Le KTX sud-coréen : 421 km/h lors des essais
La Corée du Sud n’est pas en reste. Son train à grande vitesse, le KTX, a atteint 421 km/h lors de tests en 2013. Il relie Séoul à Busan et d’autres grandes villes, avec une vitesse commerciale de 300 à 305 km/h.
L’AVE espagnol : un réseau impressionnant
L’AVE (Alta Velocidad Española), le train à grande vitesse espagnol, a déjà été chronométré à 404 km/h. Il dessert les principales villes d’Espagne, de Madrid à Barcelone, Séville ou Valence, et propose aussi une version low-cost : le AVLO.
Le TGV marocain : un outsider rapide
Depuis 2018, le Maroc a rejoint la course avec l’Al Boraq, un TGV nouvelle génération. Il roule à 320 km/h et connecte Tanger à Casablanca en deux heures à peine. Lors de ses essais, il a atteint 357 km/h.
L’hyperloop : la prochaine révolution ?
Porté par Elon Musk et d’autres entreprises innovantes, l’hyperloop repose sur un concept simple : un train qui lévite dans un tube sous vide, à plus de 1 000 km/h. Si la technologie fait rêver, elle n’est pas encore au point et nécessite encore des années de recherche et de tests.
Plusieurs essais ont été menés aux États-Unis, en Europe et aux Émirats arabes unis. Le record reste modeste comparé aux ambitions : environ 460 km/h en test. Aucun trajet commercial n’est encore proposé, mais l’hyperloop continue de susciter l’intérêt.
Vitesse ou efficacité : des visions différentes
La Chine mise sur la performance brute
Avec ses trains à 400 ou 450 km/h, la Chine veut imposer sa domination technologique sur la scène mondiale. Son immense réseau ferroviaire à grande vitesse est déjà le plus développé au monde, avec plus de 47 000 km de lignes.
L’Europe privilégie la durabilité
En France, on mise plutôt sur la réduction de l’impact carbone que sur la surenchère de vitesse. Le TGV M, par exemple, est conçu pour rester à 320 km/h, mais avec 30 % d’économie d’énergie, plus de passagers à bord, et un meilleur confort.
Une vitesse optimale pour éviter l’usure
Au-delà de 320 km/h, les rails, les roues et les équipements s’usent beaucoup plus vite. L’entretien devient plus coûteux, et la consommation énergétique augmente fortement. C’est l’une des raisons pour lesquelles les trains européens ne cherchent pas à franchir ce cap en exploitation régulière.
Un classement des records à retenir
Rang | Train | Vitesse maximale | Pays |
1 | SCMaglev | 603 km/h | Japon |
2 | Shanghai Maglev (Transrapid) | 501 km/h | Chine |
3 | TGV (prototype) | 574,8 km/h | France |
4 | CR450 (prototype) | 450 km/h | Chine |
5 | KTX (test) | 421 km/h | Corée du Sud |
6 | AVE (test) | 404 km/h | Espagne |
7 | Shinkansen N700S | 360 km/h | Japon |
8 | Al Boraq (test) | 357 km/h | Maroc |
Chaque pays avance à son rythme, avec ses priorités, ses moyens et ses ambitions. Mais une chose est sûre : la grande vitesse sur rail reste un terrain d’innovation fascinant, au croisement entre technologie, mobilité et transition écologique.
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