Vine fait son grand retour avec DiVine

Vine, l’appli culte des vidéos de six secondes, n’appartient plus seulement aux compilations YouTube nostalgiques. En 2025, elle revient sous une nouvelle forme, DiVine, portée par Jack Dorsey et une équipe décidée à remettre au centre ce qui a fait le succès de Vine : des vidéos courtes, drôles, humaines… et sans IA générative pour tout parasiter.
divine vine

Vine, le réseau culte qui a marqué les années 2010

Pour toute une génération, Vine, fermé en 2016, c’était l’endroit où naissaient des mèmes, des blagues absurde-level 1000 et des créateurs qui allaient ensuite exploser sur YouTube, Instagram ou TikTok. En six secondes, tu devais tout donner : setup, punchline, énergie. Pas de montage ultra sophistiqué, pas de filtre beauté, très peu de storytelling, juste de la créativité brute.

La fermeture de Vine avait laissé un énorme vide dans la culture Internet. Beaucoup de clips étaient considérés comme perdus, ou seulement visibles via des remontages flous sur d’autres plateformes. Le retour de cet univers via DiVine ne joue donc pas seulement la carte du “reboot cool”, mais aussi celle de la préservation d’un patrimoine numérique.

DiVine : le reboot qui veut rester humain

DiVine, c’est le nouveau nom de la plateforme qui fait revenir l’esprit Vine en 2025. L’objectif est double :

  • redonner accès aux archives vidéo de l’ancienne plateforme ;
  • permettre à une nouvelle génération de créer des vidéos de six secondes dans le même esprit.

Jack Dorsey finance le projet via une structure à but non lucratif. L’idée est de s’éloigner des logiques classiques des réseaux sociaux actuels : course à la pub, algorithmes opaques, optimisation à outrance du temps d’écran. DiVine veut revenir à un web plus simple, plus lisible, plus contrôlable par les utilisateurs.

Un positionnement clair contre les vidéos IA

L’un des points forts de DiVine, c’est sa position très nette vis-à-vis de l’IA générative. Là où TikTok, Reels ou Shorts se remplissent de contenus créés par des modèles d’IA, DiVine veut rester un espace réservé aux vraies personnes.

La plateforme met en place des outils pour détecter et bloquer les contenus IA. Le message est simple : ici, pas de faux visages, pas de voix synthétiques qui lisent des threads Reddit, pas de deepfakes d’influenceurs. Juste des humains, des smartphones, et beaucoup d’imagination.

« On veut revenir à une époque des réseaux sociaux où tu choisissais qui suivre, où ton fil n’était pas dicté par un algorithme opaque, et où tu savais qu’une vraie personne avait enregistré la vidéo. »

Un trésor d’archives et un reboot vivant

Pour que Vine fasse vraiment son grand retour avec DiVine, il ne suffisait pas de recréer une appli de zéro. Le projet s’appuie sur un travail d’archéologie numérique : des anciens employés et des collectifs comme Archive Team ont récupéré et reconstruit des dizaines de milliers de Vines à partir de fichiers bruts.

Résultat : la plateforme donne accès à plus de 100 000 vidéos restaurées, issues de dizaines de milliers de créateurs. Certaines vidéos étaient devenues introuvables, d’autres n’existaient plus qu’en mauvaise qualité sur d’autres réseaux. DiVine permet de les revoir dans un cadre dédié, pensé pour ce format très particulier.

Les créateurs historiques conservent leurs droits d’auteur. Ils peuvent demander le retrait de leurs anciennes vidéos ou récupérer leurs comptes pour poster de nouveaux contenus dans l’esprit Vine, mais avec des outils d’aujourd’hui.

Une plateforme décentralisée et moins dépendante des géants

Autre particularité importante : DiVine repose sur un protocole décentralisé (Nostr). En gros, au lieu d’un gros serveur centralisé contrôlé par une seule entreprise, la plateforme s’appuie sur un réseau ouvert où différents acteurs peuvent héberger des contenus et développer leurs propres applis.

L’idée derrière ce choix technique, c’est de limiter la dépendance à un propriétaire unique qui pourrait décider, du jour au lendemain, de fermer les serveurs, changer les règles ou sacrifier la communauté pour un pivot business.

Pour les utilisateurs, cela veut dire un réseau potentiellement plus résilient et plus transparent. Pour les développeurs, c’est l’occasion d’inventer des interfaces différentes autour du même cœur : des apps plus créateurs-friendly, des outils de montage spécialisés, des expériences thématiques.

DiVine face à TikTok, Reels et Shorts

La vraie question, évidemment, c’est : est-ce que DiVine peut vraiment peser face aux géants actuels de la vidéo courte ? TikTok, Instagram Reels et YouTube Shorts dominent le marché, disposent d’algorithmes ultra puissants et d’un effet de masse gigantesque.

DiVine ne joue pas exactement le même jeu. Plutôt que de promettre la viralité à tout prix, la plateforme mise sur :

  • la nostalgie des années Vine pour les millenials ;
  • la curiosité des plus jeunes, qui découvrent ce format culte ;
  • un environnement plus sain, moins saturé d’IA et de contenus optimisés pour l’algorithme ;
  • la contrainte créative des boucles de 6 secondes, qui oblige à aller à l’essentiel.

On est loin d’une promesse de “nouveau TikTok”. DiVine se présente plutôt comme un refuge créatif, un espace parallèle où le but n’est pas de rester scotché une heure de plus, mais de retrouver une certaine fraîcheur dans la façon de créer et de regarder des vidéos.

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