Plus de 1 600 morts et des milliers de blessés et disparus. À Bangkok, à plus de 1 000 kilomètres de l’épicentre, les habitants ont senti le sol vibrer, preuve de la puissance exceptionnelle de ce séisme.
La Birmanie déjà affaiblie par la guerre civile
Ce séisme tombe au pire moment. Depuis le coup d’État militaire de 2021, le pays est plongé dans une crise profonde : conflits armés, exode de millions de personnes, système de santé défaillant…
Les infrastructures déjà fragiles ont littéralement cédé. Des immeubles se sont effondrés, des routes ont été déformées, des temples historiques réduits en miettes. À Mandalay, deuxième ville du pays, un immeuble résidentiel de 12 étages s’est écroulé, piégeant plus de 90 personnes sous les décombres. Les secours s’activent sans relâche, parfois à mains nues.
À Naypyidaw, des centaines de blessés ont été soignés à même le sol à l’extérieur des hôpitaux endommagés. Le personnel médical manque de tout : médicaments, kits de premiers soins, poches de sang, matériel de chirurgie… L’ONU a tiré la sonnette d’alarme sur une pénurie critique de fournitures médicales, ce qui complique considérablement les opérations de secours.
L’OMS a commencé à livrer des tonnes de matériel vers les hôpitaux les plus touchés. Malgré ça, la situation reste chaotique.
Pour une fois, le régime militaire a mis sa fierté de côté. Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a lancé un appel officiel à l’aide internationale, une première depuis longtemps.
La réponse a été rapide. La Chine a envoyé une équipe de secouristes spécialisés et une aide de plus de 13 millions de dollars. La Corée du Sud, l’Inde, les États-Unis, l’Union européenne, la France ou encore l’Indonésie ont annoncé des aides humanitaires importantes.
Des avions pleins de kits d’hygiène, tentes, nourriture, couvertures, et matériel médical ont déjà atterri à Rangoun.
La Thaïlande aussi sous le choc
En Thaïlande, les conséquences ont également été lourdes. À Bangkok, un immeuble en construction de 30 étages s’est effondré. Des dizaines d’ouvriers étaient à l’intérieur au moment des secousses. Au moins 10 personnes sont mortes, et plusieurs dizaines restent portées disparues.
Des drones thermiques ont détecté des signes de vie, et les secours espèrent encore retrouver des survivants dans les décombres. Les habitants, eux, ont fui les immeubles pour se réfugier dans les parcs et espaces ouverts, par peur de nouvelles secousses.
Les récits des survivants sont bouleversants. Une femme enceinte a dû accoucher dehors, après l’évacuation en urgence de son hôpital. À Mandalay, un moine a été retrouvé mort dans les ruines d’un temple plusieurs fois centenaire.
Une enseignante coincée dans un lycée effondré aurait crié : « Aidez-moi, je suis vivante ! J’ai soif ! ». Les secouristes tentent toujours de la localiser. Ces histoires, parfois tragiques, parfois miraculeuses, reflètent l’ampleur humaine de cette catastrophe.
Fait rare : les Forces de défense populaire (FDP), en guerre contre la junte, ont annoncé un cessez-le-feu temporaire de deux semaines. Objectif : permettre aux secours d’intervenir dans les zones de conflit sans risquer leur vie.
Le groupe rebelle a aussi proposé de collaborer avec les ONG et l’ONU pour créer des camps de secours temporaires, et assurer la sécurité des volontaires.
Un pays en ruine
Les autorités birmanes ont déclaré l’état d’urgence dans six régions. À ce stade, le bilan officiel dépasse les 1 600 morts, mais il pourrait encore grimper. Des milliers de bâtiments se sont effondrés, et les moyens de communication sont partiellement coupés, rendant la situation difficile à évaluer dans certaines zones isolées.
Des centres de dons de sang ont été ouverts en urgence, notamment à Sagaing, Mandalay et Naypyidaw.
Les spécialistes préviennent : le danger n’est pas écarté. Des répliques sont encore attendues dans les prochains jours. Les bâtiments endommagés pourraient s’écrouler au moindre choc.
Les habitants vivent dans la peur, dormant dehors, avec l’angoisse constante de revivre le cauchemar. Les autorités appellent à la prudence, pendant que les équipes d’ingénieurs inspectent les structures encore debout.
La solidarité internationale prend de l’ampleur. Des ONG, des gouvernements, des citoyens se mobilisent pour venir en aide aux sinistrés. Mais les défis sont immenses : logement d’urgence, soins médicaux, nourriture, retrait des débris, accès à l’eau potable…
En parallèle, des campagnes de dons ont été lancées pour soutenir les victimes. La Croix-Rouge parle d’une course contre la montre pour sauver ceux qui peuvent encore l’être. Malgré la gravité de la situation, l’entraide sur le terrain inspire un espoir fragile, dans un pays où la population lutte au quotidien depuis des années.
Lire aussi : 7 destinations pour les étudiants