Aux origines des premières connexions sociales en ligne
Bien avant les selfies, les likes et les stories, les réseaux sociaux existaient déjà… mais dans la vraie vie. Clubs de lecture, cercles politiques, correspondances entre scientifiques, les humains ont toujours cherché à se connecter et à partager. Ces communautés, souvent locales, ont posé les bases de ce qu’on vit aujourd’hui en ligne.
Avec l’arrivée d’internet dans les années 80-90, les premiers espaces virtuels de discussion ont fait surface. IRC, Usenet, les BBS (Bulletin Board Systems), ont permis aux premiers internautes d’échanger en temps réel ou de publier sur des forums thématiques.
Ces plateformes rudimentaires ont établi les codes de la communication communautaire en ligne : pseudonymes, discussions publiques, groupes d’intérêt… Tout ça, bien avant le bouton « like ».
1997-2005 : naissance des premiers vrais réseaux sociaux
Six Degrees, l’ancêtre oublié
En 1997, un site américain lance une idée simple mais révolutionnaire : créer un profil, se connecter à ses amis, et voir leurs amis. Son nom ? Six Degrees, en référence à la théorie des six degrés de séparation.
Première plateforme à proposer un véritable réseau de profils interconnectés, elle a posé les bases de Facebook, bien avant que Zuckerberg n’y pense.
Friendster, Hi5, MySpace : les années d’exploration
Le début des années 2000 voit apparaître Friendster (2002), Hi5 (2003) et surtout MySpace (2003).
MySpace a été une vraie révolution chez les ados, en proposant des pages personnalisables, de la musique, et une ambiance fun. On pouvait choisir ses 8 meilleurs amis, embed des gifs, et suivre les profils de ses groupes de rock préférés.
MySpace sera un tremplin pour de nombreux artistes… mais aussi une première victime du succès futur de Facebook.
2004-2012 : l’âge d’or de Facebook et l’émergence de nouveaux formats
L’arrivée de Facebook
En 2004, un étudiant de Harvard du nom de Mark Zuckerberg crée TheFacebook, un site réservé aux universitaires. Rapidement, la plateforme s’étend aux étudiants américains, puis au monde entier.
Le concept : un profil, des amis, un mur, et un fil d’actualité. C’est simple, propre, addictif. Facebook devient en quelques années le plus gros réseau social du monde. En 2012, il dépasse le milliard d’utilisateurs.
YouTube et la vidéo accessible à tous
Lancement en 2005. YouTube change la donne : tout le monde peut publier une vidéo, gratuitement.
La première vidéo postée s’appelle « Me at the zoo », postée par l’un des fondateurs, Jawed Karim. YouTube sera rapidement racheté par Google et deviendra la plus grande plateforme vidéo du monde.
Twitter et les messages courts
En 2006, Twitter propose un nouveau format : le microblogging.
280 caractères maximum pour réagir, commenter, partager. Avec ses hashtags et ses retweets, Twitter devient un outil majeur dans le partage de l’info, les mouvements militants, les clashs entre stars et les memes viraux.
2010-2020 : le règne de l’image et des contenus éphémères
Instagram et la beauté filtrée
Créé en 2010, Instagram mise tout sur la photo. D’abord appli iOS, elle permet de partager des clichés avec filtres stylés. En 2012, Facebook rachète l’app pour un milliard de dollars.
Aujourd’hui, Instagram c’est :
- des stories
- des reels
- des influenceurs
- du contenu sponsorisé partout
Le réseau est devenu une vitrine de soi, entre lifestyle, voyages et placements de produits.
Snapchat et le contenu qui s’efface
Snapchat voit le jour en 2011, avec une idée nouvelle : des photos et vidéos qui disparaissent après quelques secondes. Succès total chez les jeunes.
Stories, lenses, filtres… Snapchat innove constamment, même si ses usages sont parfois controversés.
TikTok : le raz-de-marée venu de Chine
L’appli TikTok est lancée hors de Chine en 2017.
Le principe : des vidéos courtes, créatives, musicales ou humoristiques. L’algorithme est redoutable : en quelques secondes, tu es capté. En quelques jours, tu deviens accroc.
C’est LA plateforme de la génération Z. Challenges, trends, tutos… TikTok redéfinit le divertissement.
L’évolution des usages : de l’amitié au militantisme
D’abord perso, puis communautaire
Au début, les réseaux sociaux servent à garder le lien avec ses potes, partager sa vie, ses photos, ses humeurs. Puis viennent les pages, les groupes, les fans, les influenceurs…
Les marques, les médias, les politiques s’en emparent
Petit à petit, les entreprises comprennent qu’elles peuvent toucher leur public directement. Idem pour les artistes, les journalistes, les politiques.
Les réseaux deviennent un outil de communication, de publicité, voire de manipulation.
Engagement et activisme
Des mouvements mondiaux ont été portés par les réseaux :
- #MeToo
- #BlackLivesMatter
- #ClimateStrike
Les plateformes permettent à n’importe qui de s’exprimer, de se mobiliser, de dénoncer. C’est puissant, mais ça pose aussi des questions.
Les défis actuels
Une addiction assumée
Temps d’écran, scroll infini, dopamine… Les réseaux sont pensés pour nous rendre accro. Les conséquences sur la santé mentale sont de plus en plus analysées.
Des contenus parfois toxiques
Cyberharcèlement, fake news, filtres de beauté extrêmes, haine en ligne… Les plateformes ont du mal à tout gérer. Et pourtant, elles sont devenues incontournables.
Vie privée et collecte de données
Tu sais que chaque like, clic ou scroll est analysé, vendus à des annonceurs ?
Les réseaux sociaux vivent de nos données. Et ça soulève des tonnes de questions éthiques.
Et maintenant ? Vers quoi on va ?
Avec la réalité augmentée, les metaverses, la 3D… on pourrait bientôt vivre les réseaux sociaux comme des expériences immersives. Des plateformes comme Mastodon ou BeReal proposent des modèles plus respectueux de la vie privée, avec moins d’algorithmes et de publicité. Est-ce l’avenir ?
De plus en plus de jeunes déconnectent partiellement, ou utilisent les réseaux de façon plus sélective. Peut-être qu’on commence à reprendre un peu le contrôle.
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