Ce qui est « pop » aujourd’hui ne le sera peut-être plus demain. C’est justement ce caractère éphémère et réactif qui la rend passionnante : elle réagit aux tendances, aux émotions collectives, aux chocs sociaux, tout en les influençant en retour.
Une histoire qui commence bien avant Internet
On pourrait croire que la pop culture est un truc des années 2000. Faux. Déjà dans l’Antiquité, les mythes grecs et les jeux de gladiateurs étaient des formes de culture pour tous. Des histoires racontées, partagées, reprises… bref, virales avant l’heure.
Au Moyen Âge, les chansons de geste, les contes populaires et les légendes orales comme celle du roi Arthur jouent ce même rôle. La culture circule via les foires, les fêtes de village, les théâtres ambulants.
L’invention de l’imprimerie va tout changer. Les histoires circulent de manière massive. Au 19ème siècle, des auteurs comme Alexandre Dumas ou Charles Dickens publient des feuilletons littéraires qui deviennent des cartons populaires. On lit leurs histoires un peu comme on binge-watch aujourd’hui une série Netflix.
Le 20e siècle : cinéma, musique, super-héros
L’arrivée du cinéma au début du XXe siècle marque un tournant. Le cinéma muet, puis le parlant, donnent naissance aux premières stars mondiales. Charlie Chaplin est l’un des premiers visages de cette nouvelle culture visuelle.
Puis vient Hollywood, ses studios, ses rêves démesurés. Les blockbusters prennent leur envol dans les années 70-80. Des sagas comme Star Wars ou Indiana Jones deviennent des phénomènes planétaires.
Du rock des Beatles au hip-hop des années 90, en passant par Madonna, Michael Jackson ou Beyoncé, la musique populaire dicte des styles, des rêves, des idoles. Aujourd’hui, TikTok décide des tendances. Une chorégraphie virale peut faire exploser un morceau inconnu en quelques heures.
Les comics américains comme ceux de Marvel ou DC ont longtemps été regardés de haut. Aujourd’hui, les super-héros sont au cinéma, sur Disney+, dans les magasins de vêtements et sur les cartables des collégiens. Ils sont devenus des icônes mondiales, capables d’être à la fois des symboles commerciaux et des outils de débat sociétal.
Une culture connectée, remixée, participative
Depuis l’arrivée d’Internet, la pop culture est partout, tout le temps. Elle se crée, se commente, se parodie en ligne. Un mème, une tendance TikTok ou une citation de série peuvent faire le tour du monde en quelques minutes.
Les fans ne sont plus passifs : ils créent leurs propres contenus, remixent, corrigent, critiquent. Des fanfictions aux théories partagées sur Reddit, ils influencent les studios, les artistes, les marques.
Fini le temps où seuls les cinémas ou les télés fabriquaient des stars. Des YouTubeurs, streameurs Twitch, tiktokeurs ou influenceurs Insta deviennent des figures majeures de la pop culture actuelle. Ils parlent directement à leurs commu, et cette proximité change tout.
Une culture qui dépasse les écrans
La pop culture influence aussi ce qu’on porte, ce qu’on mange, comment on parle. Des marques comme Nike, Supreme ou Balenciaga reprennent les codes de la street culture. Les sneakers, les logos, les références geek sont devenus des symboles stylés.
Dans l’assiette, des chefs comme Salt Bae ou Philippe Etchebest sont devenus des figures pop. Même la bouffe peut être virale.
Dans les mots, des expressions issues de films ou de TikTok deviennent du langage courant. On « slaye », on « flex », on parle de « NPC », on réagit avec des gifs.
La pop culture japonaise : un monde à part
Les mangas comme Dragon Ball, One Piece, Naruto ou Demon Slayer sont devenus des phénomènes planétaires. Le Japon a imposé sa vision de l’héroïsme, ses codes graphiques et ses univers fantastiques.
L’anime est un format culte pour plusieurs générations, des années 80 jusqu’à aujourd’hui. Avec le cosplay, les conventions comme la Japan Expo ou les figures mythiques comme Totoro, le Japon a créé un univers pop aussi puissant que celui d’Hollywood.
La pop culture comme miroir de nos valeurs
Elle peut paraître superficielle, mais la pop culture parle aussi des grands enjeux de notre époque. Elle aborde le racisme, la représentation, la liberté, le genre, le rapport au pouvoir ou au capitalisme.
Des films comme Black Panther, des séries comme Euphoria, des jeux comme The Last of Us ou des documentaires viraux permettent de questionner la société. Parfois de manière commerciale, parfois avec une vraie ambition politique.
Elle sert aussi de terrain de jeu pour l’émancipation. Des groupes marginalisés s’en emparent pour se raconter, revendiquer, exister. Des artistes queer, des créateurs issus de minorités utilisent les codes pop pour bousculer les normes.
Une culture vivante, collective et universelle
La pop culture, c’est une façon de vivre le monde ensemble. Elle est partagée, commentée, remixée. Elle crée du lien, même entre des gens qui n’ont rien en commun. Tu peux échanger sur ton anime préféré avec quelqu’un à l’autre bout de la planète. T’as déjà des références communes, même sans parler la même langue.
C’est aussi une zone floue, mouvante, toujours en train de changer. Elle est parfois commerciale, parfois sincère. Parfois brillante, parfois bête. Mais elle est là, partout, tout le temps. Et elle nous parle.
Qu’on la défende ou qu’on la critique, elle est impossible à ignorer. Elle est l’écho de ce qu’on vit, de ce qu’on aime, de ce qu’on partage. La pop culture, c’est un miroir, mais aussi un moteur.
