Dans leurs messages, les malfaiteurs exigeaient d’abord 20 000 euros, avant de faire monter la pression en réclamant 300 000 euros. Ils menaçaient directement de s’en prendre à un concert de l’artiste. Malgré cette intimidation, l’événement s’est déroulé sans heurt, mais une enquête pour extorsion en bande organisée a été rapidement ouverte par le parquet de Bobigny.
Une méthode déjà connue dans le monde du rap
Ce n’est pas la première fois que la scène rap est visée. Quelques mois plus tôt, c’est SCH qui avait été la cible de menaces similaires. En août 2024, après avoir refusé de céder à des tentatives d’extorsion, un drame éclate : une fusillade fait un mort et un blessé parmi ses proches à La Grande-Motte.
Selon les enquêteurs, la DZ Mafia était derrière les pressions exercées contre SCH. Le gang réclamait d’importantes sommes d’argent en utilisant des méthodes musclées. Cette affaire a conduit à l’arrestation de 44 personnes impliquées dans différentes opérations criminelles à Marseille et dans sa région.
En avril 2025, la pression change de cible. Cette fois, c’est Naza qui reçoit des menaces. Son entourage reçoit une première demande de 20 000 euros par vidéo, suivie quelques jours plus tard d’une exigence bien plus élevée : 300 000 euros sous peine de sabotage de son concert.
Le concert a été maintenu dans une ambiance tendue, mais sans incident. Pourtant, la menace était suffisamment sérieuse pour que la justice ouvre une enquête et prenne l’affaire très au sérieux. Pour l’instant, aucun lien formel n’a été établi entre la DZ Mafia et les auteurs des menaces.
Le nom de la DZ Mafia, un outil d’intimidation
Le simple fait de se revendiquer de la DZ Mafia suffit aujourd’hui à semer la peur. Le gang est devenu une référence en matière de violence et d’extorsion. Certains escrocs opportunistes auraient compris l’intérêt d’utiliser ce nom pour imposer leur autorité sans en faire réellement partie.
En décembre dernier, un commerçant avait déjà été menacé par un faux membre de la DZ Mafia pour tenter de lui extorquer 250 000 euros. Le bluff est parfois suffisant pour effrayer et obtenir de l’argent. Ce phénomène rend l’enquête encore plus compliquée : est-ce une action directe du gang ou une usurpation de leur réputation ?
Aujourd’hui, les artistes comme Naza deviennent des cibles privilégiées pour des groupes criminels ou des imitateurs. Derrière leur image publique, ils sont exposés à de véritables risques. Et même ceux qui, comme Naza, n’ont jamais cultivé une image violente ou provocatrice ne sont pas épargnés.
La frontière entre la menace réelle et la manipulation est mince. Mais dans tous les cas, la pression psychologique est bien là, pesant sur les artistes, leur entourage et leur public.