L’agresseur du rabbin Arié Engelberg a été condamné

Le 22 mars 2025, en plein centre-ville d’Orléans, un adolescent de 16 ans a attaqué le rabbin Arié Engelberg, alors que ce dernier marchait avec son fils de 9 ans. L’agression, à caractère ouvertement antisémite, a commencé par une question : « Es-tu juif ? », suivie d’insultes, de crachat au visage et de violents coups de poing et de pied. L’attaque a profondément choqué la ville et mobilisé une large partie de la population.
agresseur rabbin arié

Le tribunal pour enfants d’Orléans a siégé pendant plus de huit heures ce mercredi 23 avril pour juger le jeune agresseur. Ce dernier a nié toute responsabilité pendant l’audience, allant jusqu’à déclarer que le rabbin s’était « mordu lui-même ». Une ligne de défense que les témoignages, les images de vidéosurveillance et les éléments du dossier ont largement contredite.

Une peine significative, malgré la minorité du prévenu

Le mineur a été condamné à 16 mois de prison ferme. Dans le détail, il écope de :

  • 12 mois pour violences aggravées à caractère antisémite,
  • 2 mois pour refus de se soumettre aux tests biologiques en garde à vue,
  • 2 mois pour usage de stupéfiants (deux grammes de résine de cannabis retrouvés sur lui).

Il devra également respecter une interdiction de paraître dans le Loiret pendant 5 ans, ainsi qu’une interdiction de contact avec la victime pendant 3 ans.

Un mineur isolé sans remords

L’adolescent, présenté comme un mineur isolé arrivé récemment en France, a changé plusieurs fois de version concernant son identité. Il s’est d’abord dit palestinien, puis marocain, né à Casablanca. Malgré les zones d’ombre, aucune preuve n’est venue remettre en cause sa minorité.

Pendant toute l’audience, il n’a exprimé aucun regret, aucune empathie. Selon les avocats des parties civiles, il s’est enfermé dans une posture de dénégation totale, rejetant même la faute sur la victime.

Une réponse judiciaire importante selon la défense

Pour Me Isabelle Abreu, avocate du rabbin Engelberg, cette condamnation représente un message fort : « Ce n’est pas parce qu’on est mineur qu’on peut tout se permettre ». Elle rappelle aussi que cette décision constitue une reconnaissance claire du caractère antisémite de l’agression. Selon elle, même si la peine peut sembler modérée à certains, elle reste lourde au regard de la jurisprudence pour un primo-délinquant mineur.

Une victime debout pour sa communauté

Le rabbin Arié Engelberg est arrivé au tribunal la tête haute, déterminé à faire entendre sa voix. Il a rappelé que dans une démocratie, nul ne doit être agressé en raison de sa religion : « Je l’ai dit ce jour-là, je me suis défendu, et je continuerai de me défendre pour moi, pour ma famille et pour la communauté juive. »

Son témoignage a été soutenu par André Druon, président de la communauté juive d’Orléans, qui a souligné l’importance de cette affaire dans un climat d’antisémitisme croissant.

Un contexte national sous tension

Cette agression s’inscrit dans un climat tendu : 1 570 actes antisémites ont été recensés en France en 2024, un chiffre record selon les autorités. Le Crif parle d’une explosion de l’antisémitisme après les attaques du 7 octobre 2023 au Proche-Orient. Orléans, ville habituellement calme, n’a pas été épargnée par cette vague de haine.

Le jeune homme n’en est pas à sa première affaire. Il est impliqué dans trois autres dossiers en cours, pour trafic de stupéfiants, violences à Marseille, et vol aggravé à Orléans. Bien que non jugées encore, ces affaires pourraient peser lourd dans son avenir judiciaire.

Deux jours après les faits, plus d’un millier de personnes se sont réunies à Orléans pour exprimer leur soutien au rabbin et dénoncer cette attaque. Une mobilisation qui prouve que, malgré la violence, une partie de la société reste debout face à la haine.

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