Un coup de théâtre derrière l’église de la Madeleine
Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2016, trois hommes déguisés en policiers ont réussi à s’introduire dans la résidence où séjournait Kim Kardashian. La star, seule dans sa suite, a été ligotée, bâillonnée et enfermée dans la salle de bains pendant que ses bijoux étaient volés. Parmi eux, une bague de fiançailles offerte par Kanye West, d’une valeur de quatre millions de dollars.
Le garde du corps de Kim accompagnait à ce moment-là sa sœur en boîte de nuit, laissant la star sans protection immédiate. Choquée mais indemne, Kim Kardashian a annoncé qu’elle viendrait témoigner devant la cour d’assises.
Un groupe expérimenté mais dépassé
Parmi les dix accusés, cinq sont poursuivis pour vol à main armée et séquestration, les autres pour complicité ou recel. Yunice Abbas, l’un des braqueurs âgé de 71 ans, a reconnu sa participation. Selon lui, ce braquage devait être son dernier coup, poussé par des difficultés financières. Il affirme ne pas avoir su que leur cible était une célébrité ni qu’une arme serait utilisée.
Le déroulé du braquage ressemble à un scénario de film. Après avoir menacé le concierge, les braqueurs sont montés jusqu’à la chambre de Kim Kardashian. La fuite, moins bien maîtrisée, a viré au rocambolesque : Abbas est tombé de son vélo, semant des bijoux sur le trottoir, ce qui a permis aux enquêteurs de retrouver son ADN.
Le butin total est estimé à neuf millions d’euros, faisant de cette affaire le plus gros vol de bijoux commis sur une personne privée en France depuis vingt ans. Les bijoux eux-mêmes n’ont jamais été entièrement retrouvés. Seules quelques pièces perdues lors de la fuite ont été récupérées.
Lors de son arrestation, Abbas a reconnu son implication, expliquant qu’il voulait assurer ses vieux jours. Il assure cependant n’avoir reçu qu’une enveloppe de 70 000 euros après le coup, loin du rêve promis.
Des erreurs qui coûtent cher
Malgré leur expérience, les papys braqueurs ont laissé derrière eux beaucoup de traces ADN et ont sous-estimé la puissance médiatique de leur victime. Grâce aux indices laissés dans la chambre et aux témoignages recueillis, la police a pu remonter jusqu’à la bande en quelques mois seulement.
Le profil des accusés, avec une moyenne d’âge de 60 ans au moment des faits, a alimenté le surnom de papys braqueurs donné par la presse. Certains d’entre eux étaient déjà connus pour des braquages dans les années 80 et 90.
Le procès, qui devrait durer près d’un mois, attire énormément l’attention. Kim Kardashian est attendue pour témoigner le 13 mai. Son avocat a précisé qu’elle ne s’exprimera pas avant d’être entendue par la cour. Ce face-à-face entre une star planétaire et une bande de braqueurs à la retraite promet d’être l’un des événements judiciaires les plus suivis de l’année.
