1 dirigeant sur 5 serait un psychopathe

On pourrait croire à un scénario de film, pourtant 21 % des dirigeants présenteraient des traits psychopathiques selon plusieurs études internationales. Ce chiffre surprenant vient d’une recherche menée par Nathan Brooks, psychologue judiciaire australien, qui a évalué plus de 260 managers dans le secteur de la logistique.
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La psychopathie, caractérisée par un manque total d’empathie, une absence de remords et des comportements manipulateurs, n’est pas seulement une réalité derrière les barreaux. Le monde du management semble lui aussi être un terrain de jeu idéal pour ce type de personnalité.

Pourquoi retrouve-t-on autant de psychopathes à des postes de pouvoir ?

Le lien entre psychopathie et réussite professionnelle n’est pas si absurde qu’il en a l’air. Selon le professeur Scott Lilienfeld, les personnes psychopathes ont une capacité incroyable à séduire, charmer et manipuler, ce qui peut leur permettre d’accéder rapidement à des postes de haute responsabilité.

Être dépourvu d’empathie et centré sur ses propres objectifs permet parfois de prendre des décisions difficiles sans hésitation. Ce sont précisément ces traits qui peuvent séduire dans des milieux ultra-compétitifs comme la finance, la politique ou encore le management d’entreprise.

Quels comportements doivent alerter ?

Repérer un dirigeant psychopathe n’est pas toujours évident. Ces profils sont souvent très intelligents et savent masquer leur vraie nature. Pourtant, plusieurs signes distinctifs peuvent trahir leur personnalité :

  • Relations superficielles : ils paraissent charmants au premier abord, mais manquent d’attaches réelles.
  • Manque d’empathie : ils sont incapables de ressentir la douleur émotionnelle des autres.
  • Comportement impulsif : ils prennent des décisions sans penser aux conséquences.
  • Absence de remords : ils ne reconnaissent jamais leurs torts.
  • Tendance à manipuler : ils savent retourner des situations à leur avantage, souvent en divisant les équipes.

Un manager qui affiche plusieurs de ces comportements pourrait bien cacher un profil psychopathe derrière son costume de leader.

Quel impact sur les équipes et les entreprises ?

La présence d’un dirigeant psychopathe peut rapidement devenir toxique pour l’entreprise. Nathan Brooks explique que ces personnes provoquent souvent du chaos en interne et liguent les collaborateurs les uns contre les autres. Leur objectif : affirmer leur domination sans se soucier des dégâts collatéraux.

Dans ce contexte, les équipes se désagrègent, les conflits explosent, et la motivation générale chute. En plus d’un climat de travail dégradé, les entreprises risquent de perdre leurs talents et de voir leur réputation entachée.

Pire encore, certains dirigeants psychopathes n’hésitent pas à outrepasser la loi pour atteindre leurs objectifs, exposant ainsi leur entreprise à des risques juridiques majeurs.

Comment éviter de recruter un psychopathe ?

Face à cette menace invisible, plusieurs experts conseillent de changer les méthodes de recrutement. Évaluer la personnalité des candidats avant leurs compétences techniques pourrait devenir la nouvelle règle d’or pour les ressources humaines.

Des outils de dépistage sont désormais disponibles pour détecter les traits psychopathiques dès la phase d’embauche. Nathan Brooks a d’ailleurs développé un test psychologique adapté aux entreprises souhaitant se prémunir contre ce type de profils.

Au-delà des tests, il est essentiel de sonder l’attitude des candidats face aux situations de stress, d’échec ou d’autorité. Un faux sourire permanent ou une réaction disproportionnée peut être un signal d’alarme.

Pourquoi certains psychopathes réussissent-ils malgré tout ?

Même si leur présence est néfaste sur le long terme, les psychopathes peuvent briller dans un environnement professionnel. Leur charisme et leur capacité à prendre des décisions rapides leur donnent parfois une longueur d’avance dans des milieux où l’apparence de contrôle est primordiale.

Le pouvoir agit aussi comme une drogue ultra-addictive, selon certaines recherches en neurosciences. Plus une personne détient du pouvoir, plus elle peut être tentée de renforcer des comportements déjà narcissiques ou antisociaux.

Le syndrome d’hubris, bien connu en psychologie du pouvoir, décrit d’ailleurs parfaitement cette spirale : excès de confiance, déni de réalité, intolérance à la contradiction, abus de pouvoir. Tous ces éléments nourrissent un terrain favorable à l’émergence de comportements psychotiques au sommet de la hiérarchie.

Comment survivre sous la direction d’un boss psychopathe ?

Travailler pour un manager psychopathe est un défi de taille. Pour éviter d’en souffrir au quotidien, certains réflexes peuvent sauver votre santé mentale :

  • Ne pas personnaliser les attaques : leur comportement ne dépend pas de vous.
  • Limiter les interactions personnelles : rester factuel et professionnel.
  • Prendre des notes précises : consigner les faits peut être utile en cas de conflit ou de procédure.
  • Préserver son réseau interne : rester en contact avec des collègues de confiance permet d’éviter l’isolement.

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