Les faits se sont produits vers 16h30, en pleine rue, alors qu’elle revenait du Franprix. Elle a raconté sur les réseaux sociaux avoir été surprise et choquée par l’agression, affirmant que son agresseur avait crié mais qu’elle n’a pas compris ses propos exacts.
Une enquête ouverte par les autorités
La préfecture des Yvelines a confirmé l’ouverture d’une enquête et la mobilisation des forces de l’ordre pour retrouver l’auteur de cette attaque. Le préfet Frédéric Rose a immédiatement condamné ce qu’il qualifie d’acte violent et a échangé avec le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Une rencontre était également prévue avec les représentants du Conseil des institutions musulmanes des Yvelines (Cimy), afin de discuter de la situation et des dispositifs de sécurité autour des lieux de culte et des quartiers sensibles.
Cette agression intervient quelques jours après l’assassinat d’Aboubakar Cissé à l’entrée d’une mosquée dans le Gard. Ce meurtre avait déjà déclenché une marche contre l’islamophobie et une vague de prises de parole. Le Cimy, très mobilisé, parle d’un climat ambiant inquiétant qui favorise les passages à l’acte.
Dans un communiqué, l’organisation musulmane a salué la réactivité du préfet mais alerte sur le sentiment d’insécurité croissante parmi les fidèles. « Toute la population a vu jusqu’où ce climat pouvait mener », écrit-elle.
Des réactions politiques unanimes
De nombreuses voix se sont élevées après l’agression. La maire de Poissy, Sandrine Dos Santos (LR), a exprimé sa « vive indignation » et affirmé sa « solidarité totale avec la victime », tout en dénonçant « une agression islamophobe inacceptable dans notre ville ».
Le député Karl Olive (Renaissance), ex-maire de Poissy, a lui aussi pris la parole : « De tels actes ne peuvent rester impunis. Toute personne doit pouvoir circuler librement, en sécurité, quelle que soit sa croyance. »
De son côté, Aurélien Rousseau (Place publique), député des Yvelines, a rappelé que la sécurité doit être garantie « pour tous nos concitoyens, sans distinction de religion ».
Les chiffres qui inquiètent
Selon les dernières données du ministère de l’Intérieur, 79 actes à caractère antimusulman ont été recensés entre janvier et mars 2025. Cela représente une hausse de 72 % par rapport à la même période en 2024. Le ministère évoque une meilleure remontée d’informations et un travail de fond mené avec des associations comme l’ADDAM.
Mais cette augmentation alimente l’inquiétude au sein des communautés musulmanes. Les agressions verbales, les dégradations et maintenant les attaques physiques ciblées sont de plus en plus fréquentes, souvent en plein jour, dans des lieux publics.
Une mère sous le choc, un enfant témoin
Au-delà de l’acte lui-même, ce qui choque, c’est la présence du bébé. La victime n’était pas seule. Elle se promenait avec son enfant d’un an, également touché par le liquide projeté par l’agresseur. Les premières analyses n’ont pas révélé de produit dangereux, mais l’impact psychologique est bien réel.
Les proches de la jeune femme décrivent une mère « terrifiée, mais déterminée à porter plainte pour que justice soit faite ». Elle a été entendue par la police et bénéficie d’un accompagnement psychologique.
Depuis la médiatisation de l’affaire, plusieurs collectifs locaux et des habitants de Poissy ont manifesté leur solidarité sur les réseaux. Des messages de soutien ont afflué pour dénoncer la montée des actes islamophobes et pour exiger des réponses rapides.
Une mobilisation citoyenne pourrait voir le jour dans les prochains jours. Des élus locaux réfléchissent à organiser une marche pacifique en soutien à la victime et pour rappeler l’importance du vivre-ensemble à Poissy.