Sans attendre de revendication officielle, New Delhi a accusé Islamabad d’être derrière l’attaque. Le Pakistan, de son côté, a nié toute implication, réclamant une enquête indépendante. Mais la spirale s’est enclenchée : sanctions diplomatiques, rappels d’ambassadeurs, fermeture des frontières… Le climat régional est désormais marqué par une hostilité ouverte.
Des représailles en série entre deux voisins nucléaires
Face à l’ampleur de l’attentat, le Premier ministre indien Narendra Modi a convoqué ses chefs d’état-major et donné son feu vert à une riposte militaire. Selon une source gouvernementale, les forces armées indiennes ont carte blanche pour choisir le moment, le lieu et la méthode de la réponse.
En parallèle, l’armée indienne a multiplié les opérations de répression dans la région du Cachemire. Plusieurs centaines d’arrestations ont été effectuées. Des portraits-robots de suspects, dont deux ressortissants pakistanais, ont été diffusés par la police. Ils seraient affiliés au Lashkar-e-Taiba (LeT), un groupe djihadiste basé au Pakistan.
La guerre de l’eau, nouveau front de discorde
La tension ne se limite plus aux attaques et aux discours. L’Inde a suspendu le traité de 1960 sur le partage des eaux de l’Indus, un accord historique signé sous l’égide de la Banque mondiale. Cette suspension est une mesure sans précédent, qui pourrait mettre en péril l’agriculture pakistanaise, très dépendante du fleuve.
En réaction, le Pakistan a dénoncé cette décision comme un acte de guerre. Le Premier ministre Shehbaz Sharif a averti que toute tentative d’entraver l’accès à l’eau serait considérée comme une violation grave du droit international, avec des conséquences militaires possibles.
Une situation explosive dans une région instable
Les deux pays ont renforcé leur présence militaire le long de la ligne de contrôle (LoC), qui fait office de frontière de facto au Cachemire. Des échanges de tirs ont eu lieu plusieurs nuits d’affilée, et les médias des deux côtés rapportent des incidents aériens et des intrusions de drones.
Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, a déclaré qu’une attaque de l’Inde était « imminente ». Il affirme que des décisions stratégiques ont déjà été prises par l’état-major pakistanais. L’armée du pays se dit en état d’alerte maximale, prête à réagir à toute incursion.
Les appels à la retenue se multiplient mais peinent à convaincre
À l’international, plusieurs puissances, dont la Chine, les États-Unis et l’ONU, appellent les deux pays à faire preuve de retenue. Mais ces déclarations semblent peu audibles dans un contexte où les opinions publiques sont chauffées à blanc des deux côtés.
L’attaque de Pahalgam est perçue en Inde comme un affront majeur, relançant un nationalisme offensif. Certains experts redoutent que cette crise dépasse les limites du conflit contrôlé observé ces dernières années.
Entre hostilité contrôlée et engrenage incontrôlable
Selon Paul Staniland, chercheur à l’université de Chicago et spécialiste du Sud de l’Asie, il est peu probable que la situation se stabilise sans action militaire. Il évoque un niveau de risque très élevé de conflit ouvert, alimenté par une série de provocations, de décisions symboliques fortes et un manque de médiation directe entre les deux gouvernements.
Malgré l’histoire de confrontations entre l’Inde et le Pakistan – trois guerres majeures et des dizaines de mini-conflits – la dissuasion nucléaire a toujours empêché un affrontement total. Mais face à une situation aussi tendue, avec des acteurs régionaux impliqués, un contrôle de l’eau mis en cause, et des représailles armées envisagées, beaucoup craignent que l’équilibre précaire ne tienne plus très longtemps.
‼️ L’Inde a officiellement coupé l’eau du fleuve Indus vers le Pakistan en fermant les quatre vannes qui régulent le débit via les barrages et les canaux.
— 75 Secondes 🗞️ (@75secondes) April 24, 2025
Plus tôt dans la journée, le Pakistan avait prévenu : une telle décision serait considérée comme un acte de guerre. pic.twitter.com/9UMwOdgs1d