Nicolas Bedos victime de viol

À quelques jours de la sortie de son livre « la soif de honte », Nicolas Bedos crée la surprise. Dans un entretien accordé au Point, il confie avoir été victime d’un viol, un événement intime dont il n’avait encore jamais parlé publiquement. Ce récit s’ajoute à une période marquée par les démêlés judiciaires de l’acteur, récemment condamné pour des agressions sexuelles.
Nicolas Bedos viol

Un témoignage inattendu qui secoue le récit

Dans son ouvrage, Nicolas Bedos revient sur un épisode qu’il qualifie lui-même de « très glauque ». Il explique avoir été agressé sexuellement, sans comprendre immédiatement qu’il s’agissait d’un viol. Ce n’est qu’après réflexion qu’il met des mots sur cette expérience, soulignant les répercussions mentales et émotionnelles que cela a provoquées.

« J’avais conscience d’avoir été agressé sexuellement mais je ne savais pas que ça s’appelait un viol », confie-t-il. Il insiste sur le fait qu’il n’utilise pas ce traumatisme comme excuse ou justification : « Je ne m’en sers pas comme d’un bouclier », affirme-t-il clairement dans l’interview.

Interrogé sur l’absence de dépôt de plainte, Nicolas Bedos assume : « Je suis une victime, oui, mais pas seulement. » Il explique qu’il ressent une forme de responsabilité dans ce qui s’est passé. La personne concernée, très respectée à l’époque, aurait vu sa vie basculer par la suite. L’acteur estime, à tort ou à raison, qu’elle a payé d’une autre manière. « Je n’ai jamais envisagé de porter plainte. Ce n’était pas ma démarche », précise-t-il.

Une introspection née dans la tourmente

Ce livre, Nicolas Bedos l’a commencé bien avant sa condamnation. Il y raconte sa descente, marquée par l’alcool, le deuil de son père Guy Bedos, et une instabilité affective constante. L’écriture devient pour lui un exutoire, puis une forme de thérapie.

« Les premières pages ont été pensées pendant ma garde à vue », explique-t-il. Il ne cherche pas à minimiser les faits qui lui sont reprochés. Il reconnaît avoir causé du tort, même si parfois involontairement. « Ce qui compte, c’est que j’ai fait du mal. Je ne nie pas ça », dit-il avec une lucidité nouvelle.

Une condamnation assumée

En octobre, Nicolas Bedos a été condamné à un an de prison, dont six mois avec sursis, pour deux agressions sexuelles survenues en 2023. L’une des plaignantes rapporte qu’il lui aurait touché l’entrejambe, par-dessus son pantalon, en boîte de nuit. L’autre affirme avoir été embrassée dans le cou contre son gré.

L’acteur reconnaît les gestes, mais conteste l’intention. Il évoque un état d’ivresse et un « black-out » partiel. Il a choisi de ne pas faire appel, pour ne pas prolonger les souffrances : « Je ne gagnerais ni la paix ni la nuance. »

Un regard critique sur lui-même

À travers le livre, Nicolas Bedos ne se contente pas de relater les faits. Il questionne son comportement, sa manière d’aimer, sa façon d’exister. « J’ai longtemps été égoïste, parfois lâche. J’ai blessé. » Il voit sa peine comme un signal, non seulement judiciaire mais personnel. Loin d’une volonté de réhabilitation, il cherche à comprendre et à réparer.

Une sortie déjà controversée

Certains lecteurs redoutent une tentative de retournement narratif, où l’accusé chercherait à reprendre le contrôle en devenant victime. Bedos l’anticipe. Dans son propre texte, il fait dire à un personnage : « On va dire que tu veux te faire passer pour le héros de cette histoire. » Il répond à ces critiques internes avant qu’elles n’explosent à l’extérieur.

Loin d’éluder sa responsabilité, il tente de raconter l’humain derrière les actes, sans chercher à se faire pardonner. Il écrit aussi pour sa fille, récemment née : « Je suis un père qui se répare. Je n’ai pas fui. Je n’ai pas menti. »

Le titre, « la soif de honte », résume l’ensemble. Il s’agit d’un aveu, mais aussi d’un besoin de vider ce qui ronge. Le viol qu’il a subi, les agressions qu’il a commises, les blessures qu’il a provoquées… tout est mis à plat. Sans défense, mais sans posture non plus.

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