Un visage réapparaît après presque 50 ans
Disparue en 1975, Marie-Jeanne Ambroisine Coussin n’avait jusqu’à récemment laissé aucune trace physique derrière elle. Ses dix enfants, confiés très tôt à la DDASS, n’avaient jamais vu son visage. Mais grâce à une récente découverte dans les archives de la protection de l’enfance, une photo datant de 1956 refait surface. Le cliché montre une jeune femme de 21 ans, souriante. Pour ses enfants, cette image redonne un peu d’espoir et d’humanité à un dossier longtemps resté dans l’ombre.
Une disparition passée sous silence
En conflit avec son mari, Marie-Jeanne avait été contrainte de confier ses enfants à la DDASS. Puis, plus rien. Aucune déclaration de disparition, aucun signalement. Elle a littéralement disparu dans l’indifférence générale. Ce n’est qu’en 2018, soit plus de quarante ans plus tard, qu’un crâne est découvert par hasard dans les bois de Rouvray, dans l’Yonne. Un lieu tristement connu pour avoir été utilisé par le tueur en série Émile Louis pour y enterrer plusieurs de ses victimes.
Surnommé le boucher de l’Yonne, Émile Louis a été condamné en 2004 à la perpétuité pour le meurtre de sept jeunes femmes handicapées dans les années 70. Mais les enquêteurs pensent depuis longtemps qu’il pourrait y avoir d’autres victimes. La découverte du crâne de Marie-Jeanne dans ce secteur renforce cette hypothèse. Selon les analyses, ce crâne appartient bien à une femme née en 1935, ce qui correspond à son profil. Aucun autre corps n’a été retrouvé à ce jour, malgré plusieurs campagnes de fouilles, dont la dernière en septembre 2024.
Une enquête qui avance lentement
En février 2025, les enfants de Marie-Jeanne ont été reçus par le procureur de la République et les gendarmes d’Auxerre. C’est à cette occasion qu’ils ont obtenu pour la première fois le fameux cliché. Me Didier Seban, l’avocat de la famille, s’est réjoui que les autorités prennent enfin en compte les demandes répétées de la famille. Il appelle désormais à la reprise des fouilles, notamment dans des zones du bois de Rouvray encore inexplorées.
Lors des dernières fouilles, plusieurs objets personnels ont été exhumés : des fragments de vêtements, une chaussure féminine, des emballages et des médicaments. Ces éléments datent tous des années 70. S’ils ne permettent pas encore de conclure, ils renforcent l’idée que Marie-Jeanne pourrait bel et bien avoir été victime d’Émile Louis.
Une 8e victime potentielle dans une affaire glaçante
Les disparues de l’Yonne restent l’un des plus grands scandales judiciaires de la fin du XXe siècle en France. Émile Louis est mort en prison en 2013, sans jamais avouer de victime supplémentaire. Mais le nom de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin pourrait bien s’ajouter à cette liste funeste. Les analyses ADN en cours, notamment sur les vêtements retrouvés, pourraient faire avancer l’affaire.
Les autres victimes officielles d’Émile Louis
- Jacqueline Weis
- Madeleine Dejust
- Christine Marlot
- Chantal Gras
- Françoise Lemoine
- Bernadette Lemoine
- Martine Renault








