L’objectif ? Selon ses mots : « enfermer ceux qui détruisent l’Amérique de l’intérieur ». Pour Trump, Alcatraz doit redevenir un symbole de fermeté, d’ordre et de justice.
Une décision qui fait polémique
Cette annonce n’est pas passée inaperçue. L’île, transformée depuis les années 70 en musée et lieu touristique, pourrait cesser d’accueillir les 1,4 million de visiteurs qu’elle reçoit chaque année. L’idée d’en faire à nouveau une prison fédérale suscite déjà de vives réactions.
Pour Nancy Pelosi, représentante démocrate de San Francisco, cette décision n’a aucun fondement juridique ni budgétaire solide. Elle dénonce une opération de communication destinée à flatter l’aile dure de son électorat.
Alcatraz, un lieu chargé d’histoire
Construite au XIXe siècle, Alcatraz devient une prison militaire en 1907, puis une prison fédérale en 1934. Elle a accueilli certains des criminels les plus célèbres des États-Unis, comme Al Capone.
Son isolement en pleine mer et les courants dangereux faisaient d’elle une prison réputée inviolable. 36 détenus ont tenté de fuir, aucun n’a été officiellement déclaré évadé avec succès. La prison ferme en 1963 à cause de coûts de fonctionnement jugés trop élevés.
Une réouverture techniquement possible ?
Rouvrir Alcatraz implique de lourds travaux. Le site est classé au registre national des lieux historiques. Il faudrait tout reconstruire selon les normes modernes.
Le ministère de la Justice n’a pas encore commenté. Des experts estiment que cela nécessiterait des années de travaux et des centaines de millions de dollars.
Un projet ancré dans la stratégie électorale de Trump
Cette annonce s’inscrit dans une stratégie électorale bien rodée. Trump veut renforcer son image d’homme fort en période de tension sécuritaire. Il évoque également la création de centres de détention massifs pour les migrants sans papiers.
Faire renaître Alcatraz permet de marquer les esprits avec un symbole puissant, associé à la justice et à la discipline.
Pour de nombreux observateurs, cette décision reflète une vision très répressive du système pénal. Elle va à l’encontre des réflexions actuelles sur la réinsertion ou la réduction des inégalités judiciaires.
Aux États-Unis, les débats sur la surpopulation carcérale et la justice raciale sont encore très présents. Relancer une prison emblématique des méthodes du passé risque de raviver les tensions.
Surnommée “The Rock”, l’île d’Alcatraz pourrait donc changer de rôle une nouvelle fois. Son avenir dépendra des décisions du Congrès, des éventuels recours, et de la volonté politique réelle de mener ce projet à terme.
En attendant, le débat est lancé. Entre souvenir historique et outil politique, Alcatraz redevient un enjeu symbolique aux États-Unis.