Le Cachemire, cœur du conflit depuis 1947
La rivalité entre l’Inde et le Pakistan ne date pas d’hier. Dès leur indépendance en 1947, les deux pays se sont disputé le contrôle de la région du Cachemire, majoritairement musulmane, mais rattachée à l’Inde. Résultat : trois guerres ont éclaté autour de ce territoire depuis, en plus d’innombrables escarmouches.
La région est aujourd’hui coupée en deux : une partie administrée par l’Inde (Jammu-et-Cachemire), l’autre par le Pakistan (Azad-Kashmir). Mais les deux pays revendiquent toujours l’ensemble du territoire.
L’attaque de Pahalgam : un tournant stratégique
Selon les services indiens, les assaillants appartiendraient au TRF, un groupe lié au mouvement jihadiste Lashkar-e-Taiba, déjà accusé des attentats de Bombay en 2008. Deux des suspects seraient de nationalité pakistanaise. Même si le Pakistan nie toute implication, l’Inde affirme qu’Islamabad continue de soutenir des groupes armés pour déstabiliser la région.
Le Premier ministre Narendra Modi a réagi très fermement. Il a donné carte blanche à l’armée pour répondre, autorisant des frappes ciblées sur des sites identifiés comme terroristes.
Des frappes indiennes sur le territoire pakistanais
Dans la nuit du 5 au 6 mai 2025, l’Inde a lancé plusieurs missiles sur des cibles situées au Pakistan, dans le cadre de l’opération Sindoor. Les frappes ont visé trois zones précises : Kotli, Bahawalpur et Muzaffarabad, toutes dans ou près de la région du Cachemire pakistanais.
L’armée indienne a insisté sur le fait qu’aucune base militaire n’a été visée, et que les frappes ont été menées avec retenue. Selon elle, les cibles étaient des lieux utilisés par des groupes terroristes.
Le Pakistan, de son côté, dénonce une attaque lâche et injustifiée. L’armée pakistanaise affirme que les missiles indiens ont frappé une mosquée et plusieurs quartiers résidentiels, tout en restant dans l’espace aérien indien.
Une guerre de sanctions et de représailles diplomatiques
Avant même les frappes, l’Inde et le Pakistan avaient déjà pris une série de mesures diplomatiques musclées :
- Fermeture des postes-frontières terrestres
- Suspension des visas
- Expulsion de diplomates
- Interdiction de survol de l’espace aérien
- Blocage d’importations pakistanaises par l’Inde
Islamabad considère cela comme une déclaration de guerre. Le gouvernement pakistanais affirme avoir des renseignements crédibles sur de nouvelles frappes indiennes imminentes.
Le spectre de l’arme nucléaire
Les deux pays ne sont pas de simples voisins : ce sont deux puissances nucléaires. Et chaque fois que les tensions montent, la question nucléaire réapparaît.
Les experts s’accordent à dire que la dissuasion fonctionne toujours, mais le risque d’escalade incontrôlée n’est jamais loin.
L’eau, un nouvel enjeu explosif
Depuis quelques jours, le conflit s’étend au domaine de l’eau. L’Inde a suspendu le traité de 1960 sur le partage du fleuve Indus. Cette décision est vue comme un moyen de pression économique.
Islamabad considère cela comme une déclaration de guerre. Le fleuve irrigue une grande partie du Pendjab pakistanais, crucial pour l’agriculture locale.
Une guerre d’image sur les réseaux et dans la rue
Sur les réseaux sociaux et dans les rues de Delhi ou de Karachi, les nationalismes s’affichent en grand. D’un côté, des appels à soutenir les militaires. De l’autre, des manifestations contre l’agressivité de l’Inde.
L’Inde a même bloqué plusieurs comptes de célébrités pakistanaises. En réponse, des campagnes en ligne dénoncent la censure indienne.
Des frappes économiques à la guerre de l’information
Au-delà des échanges militaires, l’Inde mène une offensive économique :
- Interdiction des importations pakistanaises
- Blocage des ports
- Arrêt des services postaux
Le Pakistan, en réponse, a testé des missiles sol-sol pour montrer sa capacité de réaction. Les deux pays multiplient aussi les accusations et contre-accusations médiatiques.
Le Cachemire : entre insurrection locale et influence étrangère
Certains experts estiment que la révolte au Cachemire est aussi le reflet d’une frustration interne. Beaucoup de jeunes Cachemiris dénoncent la répression de New Delhi et l’absence de perspectives économiques.
Depuis 2019, l’autonomie du Cachemire indien a été supprimée, et la région vit sous un strict contrôle militaire.
Une population prise au piège
Des deux côtés de la frontière, les populations vivent dans la peur. Les bunkers sont prêts, les écoles fermées, les stocks alimentaires sont surveillés. À Karachi, la bourse a plongé. À Delhi, les discours nationalistes gagnent du terrain.
La communauté internationale appelle au calme
Les États-Unis, la Chine, la Turquie et l’ONU ont appelé à la désescalade. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio s’est entretenu avec les deux gouvernements. Pékin, de son côté, prône une solution diplomatique.
Une histoire de pigeons, de missiles et de géopolitique
Même les pigeons voyageurs sont devenus suspects. Plusieurs ont été interceptés, accusés d’espionnage. Des colombophiles indiens affirment que les oiseaux pakistanais sont mieux entraînés. Certains se vendent à prix d’or.
Dans une région aussi instable, même un pigeon peut devenir un symbole géopolitique.