Leonardo DiCaprio pris malgré lui dans une arnaque sordide

Caroline, 46 ans, habitante de Rotterdam, ne s’attendait pas à voir sa vie bouleversée par un simple message privé. Loin d’être une fan invétérée de Leonardo DiCaprio, elle appréciait néanmoins ses engagements écologiques. Et c’est justement sur ce terrain que l’escroc a lancé l’hameçon.
Dicaprio fake

Compliments personnalisés, discussions bienveillantes, mots doux à répétition… Très vite, l’homme derrière l’écran se montre attentif, charmant et disponible. Caroline est touchée. Elle pense alors entretenir une relation intime et secrète avec le célèbre acteur américain. L’histoire se déroule entièrement à distance, par messages. Les appels vidéo sont systématiquement évités.

Le love bombing, une manipulation émotionnelle bien rodée

Derrière ses écrans, Caroline reçoit un flot constant d’affection et d’attention. C’est ce qu’on appelle le love bombing. Une stratégie de manipulation qui consiste à inonder une personne de marques d’amour pour créer une dépendance affective.

L’arnaqueur se montre très présent, lui demande de ne rien dire à personne, prétend être en conflit avec son entourage. Il l’isole doucement de ses proches. Caroline se sent valorisée, comprise, et même choisie. Peu à peu, elle s’attache à cet inconnu, persuadée d’avoir construit un lien unique avec DiCaprio lui-même.

Avec le temps, le ton change subtilement. L’homme évoque deux enfants atteints de cancer dans un orphelinat au Nigeria. Il dit vouloir les aider, et lui demande si elle peut participer. Touchée, Caroline accepte d’envoyer de l’argent.

Puis viennent les cartes cadeaux à photographier, les prétextes d’urgences, les promesses de jet privé et d’emploi dans une fondation humanitaire. À chaque étape, l’escroc renforce son emprise tout en vidant progressivement les économies de sa victime.

Des photos intimes contre sa volonté

Le jour de son prétendu anniversaire, « Leonardo » lui demande un cadeau très particulier : des photos nues. Caroline, sous emprise, cède. Elle regrettera vite cette décision. Quand elle commence à se poser des questions, l’escroc change de ton. Il devient menaçant, agressif, et commence à faire du chantage avec ses images.

Il menace de partager les clichés à son frère et à ses amis, dont elle avait donné les contacts. Toutes ses données personnelles se retrouvent sur le dark web, y compris ses coordonnées bancaires.

Une descente aux enfers numérique

Au total, Caroline aura perdu plus de 5 000 euros, l’intégralité de ses économies. Mais le pire reste sans doute la honte qui l’envahit, le rejet de son entourage et la perte de confiance en elle-même. Ses proches ne comprennent pas, certains la jugent : « Tu es folle », « Comment tu as pu croire à ça ? ».

Isolée, trahie et ruinée, Caroline finit par se confier publiquement. Elle découvre qu’elle est loin d’être seule : de nombreuses femmes à travers le monde sont victimes d’escroqueries similaires, souvent orchestrées depuis l’étranger, avec des faux profils de stars comme Brad Pitt, Keanu Reeves ou Leonardo DiCaprio.

Des cybercriminels de plus en plus sophistiqués

Ce type d’arnaque est connu sous le nom de catfishing : se faire passer pour une célébrité ou une personne influente pour manipuler, séduire et voler. Les cybercriminels qui opèrent derrière ces profils utilisent des techniques psychologiques puissantes, adaptées à chaque victime.

Ils jouent sur la solitude, le besoin d’amour, la confiance… et parfois même sur des combats ou des causes qui semblent nobles, comme l’écologie ou l’humanitaire. C’est précisément ce qui a convaincu Caroline.

Les fausses identités sont souvent soignées : photos volées, logos officiels, faux comptes certifiés, mise en scène élaborée… Tout est pensé pour paraître crédible. Une fois la victime prise dans le filet, l’escroc bascule vers la demande d’argent, avec une méthode bien rodée : petits montants au début, puis des sommes plus importantes.

Caroline a fait le choix de raconter son histoire, malgré la peur du ridicule. Elle espère que son témoignage servira d’alerte, surtout pour celles et ceux qui pensent être à l’abri. Car ces arnaques ciblent les émotions, pas l’intelligence. Et les personnes les plus vulnérables ne sont pas forcément les moins lucides.

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